« De la vulnérabilité du bâti à celle des territoires : quelles réponses opérationnelles ? » Retour sur la journée du 8 octobre 2019

620 Dernière modification le 02/12/2019 - 09:24
« De la vulnérabilité du bâti à celle des territoires : quelles réponses opérationnelles ? » Retour sur la journée du 8 octobre 2019

Le 8 octobre, le Cerema a organisé à Bordeaux une journée technique sur l’enjeu de la vulnérabilité et de la résilience des populations et des territoires.

Face à la multiplicité des risques, il n’est pas possible de protéger tous les territoires à tous les risques, particulièrement dans un contexte de changement climatique.
Il est donc essentiel de bien préparer et d’accompagner les populations afin de réduire les impacts des catastrophes naturelles.

Au cœur des débats de cette journée, les outils clés ont été abordés pour la mise en œuvre des politiques de réduction de la vulnérabilité.

Rassemblant près de 80 acteurs locaux et nationaux (services de l'État, collectivités territoriales, établissements publics, universités, syndicats mixtes et bureaux d'études privés) au Conseil départemental de la Gironde, cette journée a été introduite par Bernard Garrigou, maire de Canéjan et élu au Conseil Départemental de la Gironde et Danielle Cassagne, directrice du Département Laboratoire de Bordeaux du Cerema.

Ils ont rappelé qu’à défaut de maîtriser le risque, la résilience des territoires était la clé.

 

Outils et stratégies de réduction de vulnérabilité

par Marie-Christine Barbeau de la DREAL Nouvelle-Aquitaine

Après une évocation des principaux outils et des taux de financements en matière d'inondation, ont été abordés les appels à projets en cours et les autres outils pour le risque en montagne, les risques terrestres ou le lien avec l'aménagement.

 

Quels outils pour quels résultats sur le bassin du Lez ?

par Anne Boursiac de l'EPTB de Lez et Nicolas Bourgeois du bureau d'études Mayane

Après avoir expliqué le contexte du territoire du bassin du Lez, les deux intervenants (collectivité et bureau d'étude) ont insisté sur le rôle essentiel de la communication. Leur objectif a été d'instaurer une démarche identitaire pour sensibiliser sans inquiéter les populations.

Appuyés par les élus locaux, ils ont mis en place un programme d'actions depuis le diagnostic de vulnérabilité des différents types de bâti à l'accompagnement et le suivi des mesures et travaux à effectuer.

Tout au long du processus, l'accent a été mis sur une communication adaptée, personnalisée et accessible pour permettre l'adhésion et l'action.

 

 

Projets de réduction de vulnérabilité sur la côte Basque

par Caroline Lummert de la Communauté d’agglomération du Pays Basque

Les nombreux enjeux et les milieux variés du littoral basque ont été illustrés au travers de la prise en compte de leur vulnérabilité aux risques érosion et submersion marine dans la stratégie de gestion des risques littoraux. Dans le choix de s’intéresser à la vulnérabilité systémique, il s'agit bien d'associer aux concepts d'aléa, d'enjeux et de gestion des risques, la part culture du risque. Enfin a été évoquée la nécessité d'harmoniser l'ensemble des outils existants sur ces territoires multi-risques.

 

Stratégies de gestion du risque d'érosion côtière

par Camille André du GIP Littoral

L'érosion, à l'inverse de l'inondation, ne bénéficie pas d'autant d'outils de gestion du risque et de moyens de financements. En Nouvelle Aquitaine, il a donc fallu se créer un cadre spécifique où se sont inscrites les stratégies locales de gestion de la bande côtière. Ces démarches, pilotées par les collectivités territoriales, sont des moyens de mettre en œuvre un programme d'actions intégrées et de définir une vision partagée de l'avenir du territoire.

 

 

Référentiel local de la vulnérabilité sur un Territoire à risque d’inondation de Vendée

par Bruno Landreau et Anaïs Cazaubon du Cerema

Un référentiel local de la vulnérabilité aux inondations a été élaboré sur le TRI de Noirmoutier / Saint-Jean-de-Monts, composé de 14 communes soumises au risque submersion marine. Basé sur un outil national, il a été mis en place afin d'aboutir à une vision commune de la vulnérabilité au travers de près de 40 indicateurs pertinents et communs à tous.

L'objectif était également la mise en œuvre d'actions pour la réduction de la vulnérabilité et leur évaluation. Après la présentation de cartes illustrant les résultats, les intervenants ont exposé leurs réflexions sur la mise à jour et le suivi dans le temps de ces indicateurs de vulnérabilité.

 

Vulnérabilité des exploitations agricoles

par Kevin Javouhey de la DREAL Auvergne Rhône-Alpes

Dans le cadre du plan Rhône, la DREAL, en association étroite avec les chambres d'agriculture et avec la mobilisation active des élus locaux et des différents partenaires, a mené un programme de prévention au risque inondation des exploitations agricoles.

Les actions ont porté sur des diagnostics et des réalisations de travaux sur plusieurs composantes existantes de l'exploitation : bâtiments agricoles, matériels, stocks, bétail... Le dispositif fonctionne mais nécessite une forte implication des différents acteurs et un traitement au cas par cas de la spécificité de chaque exploitation.

 

Programmes d'accompagnement des propriétaires pour les travaux du bâti

par Cécile Glemain de la ville de la Rochelle et Mathieu Dupont de la Communauté d’agglomération de la Rochelle

Sur le territoire de la Rochelle, des programmes d'accompagnement sont mis en place pour rendre les travaux de réduction de la vulnérabilité du bâti plus accessibles pour les propriétaires, d'une part pour les risques technologiques et d'autre part pour le risque submersion marine.

Dans les deux cas, il a été choisi de monter une stratégie d'animation spécifique pour encourager la réduction de la vulnérabilité à l’enjeu par un suivi et un conseil au quotidien.

Les conclusions des deux expériences montrent que l'expertise technique est autant nécessaire que l’accompagnement des particuliers pour la réalisation des travaux et leur montage financier.

 

 

Modélisation opérationnelle des feux de forêts

par le capitaine Rémi Lassoureille du Service Départemental d'Incendie et de Secours de la Gironde et Marion Laquerre du Groupement d’Intérêt Public Aménagement du Territoire et Gestion des Risques (GIP ATGeRi)

La réduction de la vulnérabilité aux feux de forêts a été illustrée à travers l'exemple de l'outil de modélisation opérationnelle, Prometheus. Il a été développé à l'issue d'un long travail collaboratif inter-services et en partenariat avec le Canada.

Les nombreux exemples présentés ont illustré les retours d'expériences de l'utilisation de Prometheus pour la gestion du risque : anticipation, gestion de crise, prévention du risque feux de forêts.

 

Des stands pour découvrir des outils innovants de réduction de la vulnérabilité

Grâce à des stands, les participants ont pu découvrir plusieurs outils innovants de réduction de la vulnérabilité.

Les entreprises Sedipec et Ogoxe ont montré des systèmes de protections anti-crues du bâti connectés aux systèmes d'alerte locaux.

L'entreprise MegaSecur a exposé ses barrages anti-inondations flexibles et autobloquants.

Pour la réduction de la vulnérabilité au risque de mouvements de terrain, le Cerema a présenté le procédé Cavibag, une innovation pour prévenir le risque d’effondrement des cavités souterraines.

 

 

 

Cet article volontairement succinct sera complété en 2020 par une synthèse thématique reprenant les axes forts et le contenu des échanges des journées "De la vulnérabilité du bâti à celle des territoires : quelles réponses opérationnelles ?" qui ont eu lieu en 2019 à Aix-en-Provence, Bordeaux et qui se prolongeront à Nancy début 2020.

 

Article publié sur Cerema Actualités - Lire la suite

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