Comment mettre en œuvre une analyse du cycle de vie dans un projet de construction ?

Rédigé par

Cédric BOREL

Directeur

6621 Dernière modification le 02/04/2012 - 21:46

Un projet ANR dont le rapport final est paru fait le point sur la robustesse des outils de calcul d’ACV Bâtiment.

Le projet de recherche COIMBA (pour Connaissance de l’Impact environnemental des Bâtiments), financé  l’Agence Nationale de la Recherche, a permis de mieux comprendre la diversité des outils et le cadrage méthodologique nécessaire avant de se lancer dans un calcul d’ACV bâtiment.

C’est un point fondamental.

Ces outils étant en cours de mise en place, ils s’améliorent chaque jour et mais certains commentateurs font d’avantage l’accent sur les imprécisions que sur leur potentiel d’analyse.

En effet, d’un côté les logiciels sont limités par des approximations imposées à de multiples étapes de calcul, que ce soit par la qualité des données de base, le type de données disponibles, la normalisation dont ils font l’objet. Les outils divergent sur le format et la méthode d’acquisition des données environnementales (une base de données de matériaux ou des bases plus vastes où l’on trouve des flux élémentaires de constituants de matériaux), ou encore sur la possibilité pour l’opérateur de prendre la main sur des hypothèses ou le périmètre pris en compte (cradle to gate ou cradle to grave, c’est-à-dire tout le cycle de vie du produit ou les impacts jusqu’à sortie d’usine).

Mais d’un autre côté, un seul logiciel utilisé de manière bien cadrée (il faut fixer plus d’une vingtaine d’hypothèses de travail), permet d'étudier par exemple les variantes d'un bâtiment. C'est un exercice intéressant et parlant.

Le projet COIMBA a confirmé cet intérêt en étudiant la sensibilité des résultats aux hypothèses d’entrée: mix énergétique, BDD, utilisateur du logiciel, logiciel, etc.

On peut regretter que quelques fondamentaux ne sont pas encore explorés : quelle qualité et quelle représentativité des données environnementales ? Le sujet est entre autre la robustesse de la base INIES, qui devrait par application de la Norme Européenne EN 15804 passer à vérification tierce partie des données présentées, ou bien le niveau d’incertitude des données (actuellement non traité par les FDES). Le rapport conclue également que la dégradation dans le temps des performances affichées des matériaux est un chantier également à traiter pour l’ACV bâtiment.

Ce rapport, facilitant la compréhension de ces outils, sera de toute façon fondateur d’une bonne prescription.

 

Le projet COIMBA a été porté par NOBATEK, l'Ecole des Mines de Paris (ARMINES), le CSTB, ENERTECH et IZUBA énergies.

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