Collaborations bailleurs - locataires dans l'immobilier, oui mais comment?

Rédigé par

Marguerite Dornier

Responsable Communication et Développement

1726 Dernière modification le 29/03/2017 - 10:40
Collaborations bailleurs - locataires dans l'immobilier, oui mais comment?

Moi, bailleur, je collabore avec mon locataire sur un projet d’économies d’énergie

L’Europe, selon le deuxième rapport sur l’état de l’union de l’énergie[1], est en passe d’atteindre les fameux « 3x20 » attendus pour 2020. Et a défini de nouveaux objectifs à 2030 : 40% de baisse de nos émissions de Gaz à Effet de Serre, 30% d’efficacité énergétique, 27% d’énergie renouvelable dans le mix énergétique final. Objectifs auxquels le bâtiment, et notamment le parc tertiaire existant, devra naturellement contribuer.

Christian Cléret, président de l’Association des Directeurs Immobiliers et membre du Conseil Immobilier de l’Etat, soulignait à l’occasion de la présentation du rapport d’activité du Plan Bâtiment Durable que « la transition énergétique ne peut être réussie sans une coordination et une concertation de toutes les parties prenantes du monde du bâtiment ». Qui se décline sur le terrain : le management de l’énergie dans les bâtiments nécessite idéalement de mobiliser l’utilisateur et ses salariés, d’impliquer le propriétaire, l’exploitant, dans une reprise en main qui mobilise la technique et l’usage.

Engagées dans une logique de bail vert, les entreprises sont demandeuses de voies alternatives qui permettent à leur stratégie efficacité énergétique ou « bas-carbone » de percoler sur le terrain et produire ses effets. Les certifications ISO 50001 produisent une démarche, les certifications environnementales sont un mode de preuve, mais il faut les alimenter par des actions concrètes en codécision et collaboration entre un certain nombre de parties prenantes internes et externes.

A ce sujet, une enquête sociologique, menée par l’ADEME et l’IFPEB sur la première édition du concours d’économies d’énergie entre bâtiments tertiaires CUBE 2020, a montré combien l’optimisation du bâtiment consiste avant tout en un travail relationnel en faveur des actions d’amélioration technique. Un candidat témoigne : « Il est primordial de mettre tout le monde autour de la table, absolument toutes les personnes concernées, et de se revoir régulièrement pour faire le point ». Cédric Nicard, Responsable Développement Durable chez PERIAL Asset Management, a piloté dans CUBE 2020 LE LEONI à Saint-Quentin en Yvelines, bâtiment qui a fait 11,8% d’économies d’énergie en un an : « Dans le cadre du concours, le locataire, le gestionnaire technique, l’exploitant, et le responsable développement durable, soit des acteurs techniques et non techniques, se sont retrouvés autour de la même table. » La formule « concours » s’avère ainsi être un catalyseur privilégié de cette dynamique rassemblant propriétaire, prestataires et utilisateur être concret et aller plus vite.

Le phénomène a de quoi surprendre. Les sociologues de l’énergie Gaëtan Brisepierre, Delphine Labbouz-Henry et Isabelle Moussaoui en expliquent les ressorts : par son cadre compétitif et décalé, CUBE 2020 devient pendant un an, si on cite les candidats, « un sujet de discussion léger avec nos locataires alors que nos relations ne sont pas simples », qui permet « de diminuer les conflits avec les locataires ». Cela « enclenche une dynamique de bonne volonté » qui permet de développer « un objectif commun » et non plus de se positionner « l’un contre l’autre ». « Les intérêts du bailleur et du locataire sont plutôt opposés et CUBE permet de les aligner ». La démarche favorise en effet, dans certaines organisations, une évolution de la relation entre exploitant et locataire, dans une supervision ou un dialogue plus « technique » : « L’avantage de CUBE, c’est que nos locataires ont compris beaucoup de choses sur ce qu’ils pouvaient demander à l’exploitant. Pas seulement du dépannage, appeler l’exploitant quand il y a un problème. »  

Le concours devient un moyen pour les bailleurs de “retrouver” leurs locataires sur les économies d’énergie dans une action « coup de poing » qui accélère l’histoire pendant un an, et pourra s’inscrire à plus long terme dans des certifications de type ISO ou environnementales. Ce qui est fondamental est de « démarrer fort » pendant un an, ce que le mode concours facilite.

Compétition ou collaboration ? Il semblerait que la bonne réponse pour les organisations humaines soit toujours une alliance des deux. La troisième édition du concours CUBE 2020 a commencé le 1er janvier 2017 avec 237 bâtiments en lice.

 

Marguerite Dornier

 

Synthèse de l’enquête sociologique SOCIOCUBE sur CE LIEN.

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