Bruno Léchevin: "Participer à l'expérimentation E+C-, c’est aussi avoir un coup d’avance"

Rédigé par

Philippe NUNES

DG

1364 Dernière modification le 01/03/2017 - 10:49
Bruno Léchevin:

Les réglementations thermiques successives ont permis de faire baisser les consommations d’énergie primaire des bâtiments neufs au niveau de 50 kWh/m²/an de la RT2012.

C’est un défi que les acteurs de la construction ont su relever, en améliorant sans cesse la qualité des enveloppes, leur isolation, leur étanchéité, la performance des équipements embarqués et l’intégration des énergies renouvelables. L’étape d’après, c’est la construction de bâtiments à énergie positive.

Le secteur du bâtiment représente également à lui seul plus de 25% des émissions de gaz à effet de serre nationales, ce qui le positionne comme premier émetteur de GES en France et représente donc un important gisement de réduction de ces émissions.

Généraliser le bâtiment à énergie positive et réduire l’empreinte carbone des bâtiments, c’est tout l’enjeu du label Energie Positive / Réduction Carbone mis en place par les ministres en charge de l’environnement et de l’habitat. Il préfigure la future réglementation Environnementale (RE) et permet de s’y préparer. En adoptant une approche en analyse du cycle de vie (ACV), le label prend en compte l’intégralité de l’impact carbone du bâtiment, depuis sa construction jusqu’à sa démolition, en passant par son exploitation. Le label fixe également 4 niveaux de bâtiments à énergie positive en incluant notamment les usages immobiliers.

C’est inédit : aucun pays n’a encore réglementé ces aspects pour les bâtiments neufs. Plus qu’une évolution, c’est une révolution pour tous les acteurs de la construction. La méthode de calcul et les seuils énergétique et carbone de ce label ont été définis, il faut maintenant les confronter à la réalité du terrain.

C’est pourquoi l’ADEME a décidé d’accompagner financièrement les maîtres d’ouvrage dans cette expérimentation. Participer à l’expérimentation du label, c’est être acteur de l’élaboration de la future réglementation Environnementale des bâtiments neufs : inscrire son bâtiment dans l’expérimentation permettra de se situer, et permettra aux pouvoirs publics de caler au mieux les seuils de la future réglementation pour en faire une réglementation réaliste et ambitieuse.

Participer à cette expérimentation, c’est aussi avoir un coup d’avance lorsque celle-ci sera rendue obligatoire. La montée en compétences des maîtres d’ouvrage et des maîtres d’oeuvre est une étape clé de la réussite de cette mutation vers des bâtiments à énergie positive et bas carbone. Avec son réseau de Directions Régionales, l’ADEME engage également des actions de sensibilisation et de formation de la filière sur cette nouvelle dimension.

La généralisation des bâtiments à énergie positive et le déploiement des bâtiments à faible empreinte carbone est un objectif ambitieux et incontournable, qui doit mobiliser toute la filière du bâtiment et qui constituera pour elle un atout formidable à l’avenir !

Bruno LECHEVIN
Président,
ADEME
 
Président de l’ADEME depuis 2013, Bruno LECHEVIN s’est impliqué très tôt dans le monde associatif (JOC) et syndicaliste (CFDT). Commissaire de la Commission de régulation de l’énergie de 2000 à 2008. Délégué général du médiateur national de l’énergie de 2008 à 2013. Il est Vice-président d’Electriciens sans frontières.

Extrait du Manifeste EnerJmeeting 2017

Télécharger le manifeste EnerJmeeting 2017

Crédit photo : J Chiscano

Communauté Label Energie Carbone : premiers retours d'expérience
Intéressé ? Rejoignez notre communauté consacrée au label Energie Carbone.
Partager :