Bordeaux : les enjeux d’une ville qui grandit

Depuis 1995, les projets urbains à Bordeaux sont au cœur des préoccupations du maire de la ville, Alain Juppé. Renouveler le transport en commun, redynamiser le centre-ville, créer de l’activité, ces enjeux ont fait de Bordeaux une ville qui attire. Avec 15 000 nouveaux habitants par an dont 40% dans la métropole, c’était une raison suffisante pour entreprendre un vaste projet : celui de construire 50 000 logements dont la livraison a déjà commencé et la commercialisation est en cours. Jacques Mangon, vice-président de Bordeaux Métropole chargé de l’Urbanisme réglementaire et du suivi du projet, répond à nos questions sur les enjeux de ce projet.

Construire 50 000 logements à Bordeaux est un projet de grande ampleur, à quels besoins répond-il ?

Jacques Mangon : La ville de Bordeaux est dynamique et accueille de nouveaux habitants chaque année, nous voulons que cela se passe dans de bonnes conditions. Nous constatons par ailleurs un besoin de grands logements adaptés aux familles. Ce programme vise donc à assumer la croissance de l’agglomération tout en garantissant la qualité de vie ; Bordeaux est une ville de mesure et de conciliation qui ne sacrifie pas la qualité et préserve l’art de vivre.

Quels critères sont retenus pour garantir la qualité de vie à Bordeaux ?

J.M. : Pour commencer, nous tenons à proposer des logements abordables. 1/3 des logements est attribué aux bailleurs sociaux, un autre tiers est proposé à l’accession pour un prix abordable de 2500€/m2, ce qui est très intéressant sur le secteur, et le derniers tiers est réservé à la libre accession. Nous faisons tout pour maintenir cette diversité.

Ensuite, ce projet garantit une qualité de vie car il est construit selon les axes de transports. Le tramway a révélé la ville, lui a redonné un dynamisme, et il est au cœur du projet.

Le confort, c’est aussi habiter à une distance raisonnable de son lieu de travail. La zone du projet est bien située.

La qualité de vie enfin, c’est le confort des installations ; c’est pour cette raison que nous avons choisi les projets architecturaux les plus adaptés à l’environnement et au paysage.

Lormont, Buttinière

Y aurait-il des mises en œuvre totalement innovantes ?

J.M. : 5 équipes de renommée européenne ont travaillé pendant 2 ans pour définir 5 visions complémentaires de la métropole. Notre sujet, ce n’est pas seulement l’innovation, c’est aussi valoriser notre potentiel. On essaie de faire une ville durable qui ne s’étale pas dans tous les sens. Il n’y a pas de recette miracle pour construire 50 000 nouveaux logements, c’est un dispositif opérateur-architecte qui se travaille au cas par cas.

Sur le site de Mérignac par exemple, nous souhaitons retrouver la terre sous le bitume des grands parkings, planter abondamment et construire des immeubles offrant des logements avec des patios ou des terrasses.

Sur le site de la gare à Bassens, l’ancienne cité ouvrière est revisitée avec des immeubles qui s’inscrivent exactement dans la composition d’origine. Les logements profitent tous d’un jardin. Les projets sont donc différents pour s’adapter au lieu d’implantation.

Mérignac, Soleil

Article publié sur Mondial du bâtiment
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