Biodiversité: que peut faire le secteur de la construction, comment et pourquoi?

15227 Dernière modification le 06/07/2017 - 11:41
Biodiversité: que peut faire le secteur de la construction, comment et pourquoi?
La biodiversité en milieu urbain ou périurbain, subit au contact des aménagements humains une pression de plus en plus intense. Elle fait dans le même temps l’objet de revendications croissantes de la part des citadins, qui expriment leur besoin de contacts avec la nature, tandis qu’émerge la conscience des « services rendus » par la nature en ville.

A la croisée de ces enjeux, la responsabilité des acteurs de la construction est déterminante, alors même que les professionnels engagés se sentent souvent peu à l’aise avec la « matière » que constituent les milieux naturels et la biodiversité qu’ils abritent. A l’occasion du renfort de ses compétences sur le sujet, ETAMINE vous propose quelques clés pour mieux agir en faveur de la biodiversité.

5 chiffres clés de la nature en ville.
Source :  Observatoire des villes vertes

RAPPORT HUMAN SPACES:
Impact du design biophilique dans les espaces de travail

Une évidence: répondre aux enjeux de la réglementation

Quelques rappels…

  • La biodiversité est partout…même sur les petits sites, et surtout ceux qui sont abandonnés depuis longtemps ;
  • Chaque arbre, chaque buisson peut accueillir un nid avec des oisillons. Intervenir au printemps risque de casser nids, œufs et oisillons, ce qui est bien sûr interdit par la loi ;
  • Ce sont souvent les arbres en mauvais état (branches cassées, cavités, tronc creux) qui offrent le plus de potentialités pour les chauves-souris et les insectes xylophages (se nourrissant de bois). Toute intervention sur ce type de milieu est réglementée ;
  • L’aspect dynamique et la temporalité du chantier peuvent créer des conditions favorables à la faune (ornière pour les amphibiens), boue pour la construction des nids d’hirondelles. Mais les chantiers sont aussi des pièges pour les espèces (cavités, poteaux creux,..), d’où l’importance d’une approche contextualisée.
Ces constats rendent compte de la nécessité de mobiliser un écologue, professionnel de la biodiversité,  en amont des opérations. Celui-ci sera en mesure de réaliser un inventaire naturaliste, étape indispensable pour anticiper et éviter des risques judiciaires en cas de destruction d’éléments écologiques d’intérêt. 

La biodiversité, une opportunité !

La présence d’espèces protégées sur un site ne doit pas être perçue comme une contrainte mais un élément du projet comme pourrait le représenter un monument historique. La démarche d’évitement et de valorisation du patrimoine in situ doit être privilégiée.

Par ailleurs, les actions favorables à la biodiversité trouvent aisément une résonance culturelle et sociale, tels les préverdissements de parcelle en attente de projets de construction : exploitables en agriculture urbaine, elles  peuvent également éviter l’arrivée d’espèces « non désirées » (espèces protégées, exotiques envahissantes, allergènes, rudérales, ligneuses…) tout en étant très favorables à des communautés d’insectes de plus en plus rares comme les pollinisateurs sauvages.


Proposer de nouveaux modes constructifs répondant aux enjeux écologiques

On dispose de suffisamment de retours d’expériences désormais pour affirmer que la nature rend des services à la ville qu’elle ne peut ignorer :

  • accroître la végétation urbaine améliore la qualité de l’air et protège de l’effet d’îlot de chaleur ;
  • préserver des sols vivants et perméables est indispensable au cycle de l’eau et prévient les inondations ;
  • restaurer les habitats de certaines espèces, comme les pollinisateurs sauvages, est aussi un moyen de se prévenir intelligemment des pathogènes…

Les services rendus par la biodiversité urbaine.
Illustration de Gilles LECUIR – Natureparif, Orléans,
14 Septembre 2015

L’utilisation de matériaux bio-sourcés produits et fournis localement, permet également de réduire les impacts globaux d’un projet, au-delà du territoire. Ce concept de « biodiversité grise » par analogie à l’ « énergie grise » représente un nouveau défi majeur pour les concepteurs.

La biodiversité n’a encore pas dit son dernier mot et des résultats de recherche de plus en plus nombreux mettent en avant ses bienfaits pour la qualité de vie des riverains. Ces conclusions ont introduit le concept de « biophilie », qui met en lumière l’existence d’un lien instinctif entre l’homme et la nature. Ce concept est reconnu depuis peu comme un facteur clé de la conception et du développement des espaces de travail.

Avec ces nouveaux défis, l’avenir est prometteur pour la biodiversité, à condition d’aborder le sujet de manière pluridisciplinaire et contextualisée. Ainsi, l’équipe d’ETAMINE, forte de ses écologues confirmés et de son approche transversale intégrée, vous accompagne dans la conception, la réalisation et le suivi de la biodiversité sur votre projet, dans ou hors cadre des certifications environnementales.


FOCUS SUR LE LABEL BIODIVERCITY

Biodivercity® a été créé en 2015 sur la base du constat suivant : de nombreux référentiels de construction durable existent mais aucun n’est approprié à la prise en compte d’une biodiversité urbaine et locale.

Le label propose alors 4 axes d’évaluation sur l’ensemble des sujets liés à une opération immobilière situé en milieu urbain :

Engagement
Moyens mis en oeuvre
Evaluation des bénéfices écologiques
Bénéfices pour les usagers

 

 

 

 

 






Comme pourrait le faire une étiquette énergétique, le label évalue et affiche la performance écologique des bâtiments autour de ces quatre grands axes. La particularité de ce label réside dans la prise en compte de préoccupations constructives connexes à la biodiversité et particulièrement des bienfaits offerts par la nature aux utilisateurs.

 

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