Bâtiment durable, intelligent et bas carbone : 2e Convention de l'Académie des technologies

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1220 Dernière modification le 16/01/2019 - 11:11
Bâtiment durable, intelligent et bas carbone : 2e Convention de l'Académie des technologies

La deuxième Convention de l’Académie des technologies a réuni 300 acteurs du BTP, de l’enseignement, de la recherche, de l’industrie et de la politique pour débattre du « bâtiment durable, intelligent et bas carbone ». L’évènement avait pour objectif de promouvoir les innovations marquantes d’une filière industrielle et leur apport au progrès raisonné, choisi et partagé pour lequel œuvre l’Académie des technologies. Les intervenants de l’Académie ont ainsi fait le point sur les nouvelles solutions dans le bâtiment en faveur de l’environnement : Réduction des émissions de CO², valorisation de matériaux propres et des déchets, et redéfinition de l’habitat… Les propositions des professionnels du secteur sont variées pour répondre aux attentes des citoyens, plus mobilisés que jamais, sur le sujet de la transition énergétique. L’Académie des technologies a décerné ses Grands Prix à deux entreprises innovantes dans le domaine : Smart Cast et Ubiant. 

En préambule, Bruno Jarry, le Président a rappelé la vocation de l’Académie : apporter un éclairage sur des sujets aussi variés que la transition écologique, le BTP, la santé ou encore la robotique. La thématique du Bâtiment durable choisie cette année correspond à une prise de conscience globale quant au changement climatique et le BTP est un secteur clé de la transition énergétique et écologique. Bruno Jarry : « L’idée des Conventions s’inscrit très exactement dans cette mission d’animation et de partage du progrès, héritage essentiel du Siècle des Lumières et ciment de notre République. Car les technologies ne sont que les outils, en amélioration constante du fait de la créativité des chercheurs et des ingénieurs mais qui ne peuvent trouver leur justification que par le progrès dans l’amélioration des conditions de vie de notre société dans un environnement en permanente évolution, déjà très abîmé et qu’il s’agit surtout de ne pas abîmer plus et si possible de réparer. »

Michèle Pappalardo, Académicienne, a introduit l’événement en rappelant les enjeux du bâtiment durable tels que le climat et la qualité de la vie, et a souligné les différents axes d’action de la politique publique (plan de rénovation du bâtiment, programmation pluriannuelle de l’énergie). 

Deux tables rondes ont été organisées. 

La première avait pour thématique les techniques et matériaux de construction. 

Christophe Lévy de Lafarge-Holcim a présenté les actions mises en œuvre pour atteindre deux objectifs : continuer à produire et vendre des ciments et des bétons de qualité tout en réduisant drastiquement les émissions de CO². 

Jean-Christophe Terrier de Vinci-Arbonis a présenté le matériau tendance qu’est le bois et les innovations dans son traitement dans le secteur de la construction. Il rappelle également que son utilisation dans la construction était avant un acte militant, alors qu’aujourd’hui, des fonds rendent possible l’émergence de ce matériau résistant et écologique. 

Edward Woods de Bouygues Immobilier a présenté le Building Information Management (BIM) et les changements de culture, de mentalité et d’organisation qu’il implique. La valeur ajoutée d BIM réside dans la préparation en amont du projet de construction : le bâtiment est construit avant la construction physique, on peut ainsi anticiper sa manière de se comporter. 

Valérie David d’Eiffage a quant à elle vanté une approche sociétale pour les questions de rénovation. L’enjeu principal est d’augmenter le taux de produits recyclés. Une commande publique exigeant une véritable économie circulaire serait un beau challenge. 

Armand Ajdari de Saint Gobain a présenté le verre electrochrome. Cette alternative aux stores adapte sa transmission lumineuse et calorifique, et donc sa teinte, à l’ensoleillement et à la température ambiante du bâtiment, tout en maintenant la vue vers l’extérieur. 

Eric Carreel, membre de l’Académie des technologies, est intervenu sur les TIC pour passer du produit à l’usage du bâtiment. Fort de son expérience de serial entrepreneur, il a rappelé que cette transition numérique représente une véritable opportunité pour bâtir des partenariats entre entreprises. Et notamment pour créer des verticales dans le bâtiment et recueillir de la donnée, comme le font Google avec Nest, ou Amazon avec Ring, qui recueillent des données grâce à des produits. Il faut bien entendu savoir les exploiter pour développer de nouveaux services. 

Les experts de la deuxième table ronde ont débattu de la gestion intelligente des bâtiments et de l’énergie


Pour Alain Colle de Engie Cofely, la transition énergétique est une réalité dont tous les citoyens sont acteurs. D’opérateur de performance énergétique, Engie Cofely veut devenir opérateur de performance des usages. Cela passe par le développement d’une palette de services complémentaires aux services usuels et l’intégration des préoccupations de l’utilisateur final le plus en amont possible. 

Hervé Champenois de Enedis a expliqué que le compteur Linky est une révolution qui permet la « régulation du flux électrique ». En effet, ce compteur-robot est multifonctions. Il gère non seulement les flux, mais il peut le faire car il est capable de compter, il peut réconcilier la consommation et le moment où elle se produit, et transmettre cette donnée, qui ne sera jamais revendue à une tierce partie.

Pour Pierre-Eric Oudin de Setec, l’enjeu d’aujourd’hui est de savoir comment utiliser le numérique pour rendre les parcs existants plus existants. Et donc de définir une méthode, en travaillant avec des algorithmes, pour mesurer l’efficacité d’un établissement et l’améliorer si nécessaire. Selon Olivier Wigniolle, la valeur ajoutée d’Icade est dans sa connaissance de l’immeuble, avant, pendant et après. Il a notamment présenté des travaux sur les bâtiments connectés et intelligents. 

Pour Luc de Crémoux de Schneider Electric un des enjeux réside dans l’exploitation des données du bâtiment pour proposer un service à forte valeur ajoutée pour le client. Il est possible par exemple d’utiliser des capteurs déjà présents en les optimisant pour d’autres besoins. Ce nouvel axe nécessite une nouvelle organisation : maîtrise des notions de réseaux d’information, cybersécurité, hébergement dans le cloud et implication des deux parties (fournisseur et client). 

Jocelyn Gac, directeur du pôle Energie et Environnement des Compagnons de Devoir et Alex Blaszczyk, Compagnon du Devoir formateur ont présenté le projet de formation « Performance des bâtiments et gestion des interfaces ». (...) Lire plus 

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