Avec BIMsolar, l’architecture solaire tient son outil BIM

Rédigé par

Pauline Vettier

Responsable Marketing & Communication

4596 Dernière modification le 25/01/2018 - 10:35
Avec BIMsolar, l’architecture solaire tient son outil BIM

La start-up toulousaine EnerBIM se situe à la croisée des transitions numérique et énergétique. Avec sa solution BIMsolar, elle se propose de généraliser l’architecture solaire en France et au-delà. Philippe Alamy, associé fondateur, raconte l’aventure EnerBIM.

Comment est née EnerBIM ?

Philippe Alamy : Notre jeune société innovante a été fondée à Toulouse par 3 associés qui se sont connus dès 2007 sur le développement du logiciel de conception bioclimatique ArchiWIZARD. Aujourd’hui nous sommes une société d’ingénierie de développement numérique au service de la transition énergétique du bâtiment et de l’immobilier. Nous travaillons beaucoup en R&D sur des projets publics français avec l’ANR et l’ADEME et européens avec InnoEnergy et H2020.

EnerBIM repose sur deux piliers de développement stratégiques : le carnet numérique du bâtiment (la « Carte Vitale ») et l’architecture solaire ou BIPV (Building Integrated Photovoltaics).

Pourquoi se concentrer sur l’architecture solaire ?

Philippe Alamy : Dans le contexte de la transition énergétique et numérique du bâtiment, il nous paraît évident d’intégrer l’énergie solaire à la conception architecturale, à l’ingénierie et à la construction à travers le BIM. Cette évidence, nous la ressentons depuis nos débuts chez ArchiWIZARD avec notre engagement en bioclimatique. Notre solution BIMsolar est née du désir de nos associés fondateurs d’aller sur les BEPOS (bâtiments à énergie positive) en innovation BIM.

Philippe Alamy

Que propose BIMsolar et à qui s’adresse cette solution ?

Philippe Alamy : BIMsolar est une plateforme communautaire BIM dédiée à l’architecture solaire et au BIPV, née en janvier 2017. Elle s’adresse à tous les acteurs de la construction : architectes, urbanistes, ingénieurs, constructeurs, maîtres d’ouvrage, AMO, etc. BIMsolar est dédié à l’intégration du solaire dans le bâtiment et les quartiers dès la conception, à travers un logiciel gratuit connecté à la plateforme.

La plateforme réunit déjà une centaine d’experts, des passionnés et des pionniers du BIM et de l’architecture solaire, et nous encourageons tous les acteurs intéressés par l’architecture solaire à la rejoindre et à participer aux groupes de discussions. Cette communauté doit aider à accélérer la généralisation de l’énergie solaire dans l’architecture.

Quels sont les bénéfices immédiats de BIMsolar ?

Philippe Alamy : Il y en a plusieurs. D’abord, au-delà d’un outil de conception, c’est d’abord un outil d’aide à la décision pour renverser les préjugés dont souffre l’énergie solaire intégrée et c’est justement ce que recherche le marché. Sur ce point, l’effet « wow » de la simulation 3D en temps réel de l’énergie solaire marque toujours les esprits de nos utilisateurs et de leurs clients. Le moteur 3D de BIMsolar est très puissant et permet de passer par toutes les échelles de l’urbain à la cellule photovoltaïque en gros plan.

La simulation 3D offre un autre avantage face à la concurrence des cadastres solaires basés sur des images pixel (imagerie géospatiale). Ces cadastres sont en deux dimensions et n’offrent que peu d’informations pour les concepteurs en se concentrant uniquement sur les toitures. Avec la simulation 3D, on peut exploiter au maximum le potentiel solaire d’un bâtiment ou d’un territoire car la source de modélisation, même simplifiée, est en 3D. C’est d’ailleurs notre actuelle piste de développement : le CIM connecté à BIMsolar. Pour cela nous avons besoin d’une cartographie 3D du territoire. Nous y travaillons avec des start-ups partenaires.

A quel stade de développement en est BIMsolar ?

Philippe Alamy : La plateforme et le logiciel actuels sont le résultat de deux ans de développement. Mais nous les enrichissons constamment du fait de l’évolution permanente de l’architecture solaire / BIPV : avec de nouveaux produits, de nouvelles données, de nouveaux retours d’expérience de nos utilisateurs. Nous maintenons notre solution à la pointe. De plus, la diffusion à l’international nous amène à développer des fonctionnalités et des interfaces adaptées.

Quel est le rôle joue InnoEnergy dans EnerBIM ?

Philippe Alamy : Le premier rôle d’InnoEnergy a été celui d’un financeur en soutenant et valorisant le consortium BIPV-Insight. Désormais, ils sont devenus un partenaire privilégié qui nous ouvre son réseau d’entreprises et de contacts, ce qui joue un rôle très important dans notre développement, notamment à l’international. Nous avons énormément bénéficié des événements TBB (The Business Booster) organisés par InnoEnergy à Barcelone en 2016 et à Amsterdam en octobre dernier.

Quels sont vos objectifs pour 2018 et au-delà ?

Philippe Alamy : Nous allons continuer d’enrichir BIMsolar de nouvelles fonctionnalités et de modes plus partagés en services sur le web : connexion de la base de données à des objets BIM pour l’architecture solaire, développement de la communauté, interopérabilité. Nous prévoyons des expérimentations CIM pour monter en puissance sur ce sujet d’ici à 2020.

Côté business, nous intéressons de plus en plus d’acteurs européens du BIPV, ce qui nous ouvre de belles perspectives de diffusion et de création de services experts hors des frontières.

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