L'analyse du cycle de vie, un enjeu majeur de la construction

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L’analyse du cycle de vie ou ACV est en train de devenir un élément central de la conception et la rénovation des bâtiments. Elle est aujourd’hui prise en compte de manière systématique en RE2020 et dans la démarche E+C- connexe.

L’analyse du cycle de vie : une démarche complexe

Cette démocratisation ne veut cependant pas dire que la démarche est simple. Elle reste en effet largement théorique malgré l’apparition de base de données comme INIES, qui permet de connaitre l’impact ACV des matériaux et accessoires ou de la démarche E+C-.

L’empreinte carbone d’un élément constitutif demande en effet beaucoup de paramètres et ne s’arrête pas à l’énergie nécessaire pour fabriquer ce dernier. Il faut en effet prendre en compte également son acheminement et sa facilité de réemploi ou de recyclage, afin qu’il s’intègre dans un schéma d’économie circulaire.

L’ACV et le défi des biosourcés

Surtout, l’analyse du cycle de vie reste déclarative. Il s’agit en effet d’une initiative du fabricant. Réaliser une fiche demande également un certain budget que de petits fabricants ne possèdent pas toujours. Ainsi sur les bâtiments en bois ou réalisés en matériaux biosourcés, l’ACV demeurent une difficulté. Si pour les premiers de véritables filières voient le jour et permettent d’obtenir davantage d’informations, pour les seconds la route est encore longue.

Par ailleurs, qui dit matériaux biosourcés, dit aussi bien peu manufacturés dans certains cas et donc une part de vivant importante. La standardisation n’est donc pas forcément de mise, sur des petits volumes. Le phénomène est néanmoins inverse dans le cas de l’isolation grâce à une utilisation importante de ce type de matériaux dans ce domaine depuis une dizaine d’année. Le bas carbone reste en effet un des enjeux majeurs.

L’analyse de cycle de vie fait débat

Aujourd’hui, s’il est admis que l’ACV est nécessaire afin d’aller au-delà des limites de la RT2012 dans la prise en compte de l’empreinte carbone d’un bâtiment avant, pendant et après son utilisation, les méthodes de calcul font débat.

L’expérience de la démarche E+C- a en effet montré que certains bâtiments sont calculés avec des chiffres par défaut à plus de 60%, ce qui fausse complètement les résultats ou les dessert. Des matériaux bas carbone ne sont ainsi pas pris en compte. Une autre critique est celle de la provenance des matériaux. La provenance locale et le circuit court peuvent en effet abaisser considérablement l’empreinte carbone de ces derniers.

Termes associés : INIES, empreinte carbone, E+C-, RE2020, bas carbone, économie circulaire