Aliapur, la seconde vie des pneus

5448 Dernière modification le 16/01/2018 - 10:44
Aliapur, la seconde vie des pneus

Quel est le point commun entre une piste d’athlétisme, un mur anti-éboulement et une digue de protection contre la montée des eaux ? Ce sont trois exemples de débouchés pour le recyclage des dizaines de millions de pneumatiques de véhicules qui sont remplacés ou arrivent en fin de vie, chaque année en France. 3 questions à Hervé Domas, Directeur général d'Aliapur.

 Quelle est la mission d'Aliapur ?

Aliapur a été créé en 2004 par les principaux fabriquants ou importateurs de pneumatiques en France[1] pour répondre à leur obligation légale de prendre en charge le recyclage des pneumatiques qu'ils mettent sur le marché, quand ceux-ci arrivent en fin de vie. Pour x pneus mis sur le marché une année donnée, le même nombre de pneus en fin de vie doit être traité l'année suivante. Aliapur intervient dans les différentes étapes de la filière de recyclage et a pour mission de trouver une seconde vie à ces pneus usagés.

Quel est le devenir des pneus usagés ?

Il existe trois voies de recyclage. La première, pour 18 % des pneus usagés, est la réutilisation. 15% des pneus de poids lourds peuvent resservir après remplacement de leur bande de roulement, opération qu'on appelle le rechapage. Les pneus de véhicules de tourisme sont triés et environ 18% d'entre eux jugés en bon état peuvent être revendus sur le marché de l'occasion.

La valorisation matière, qui concerne 44% des pneus usagés, sépare les trois éléments constitutifs du pneu – le caoutchouc, l'acier et le textile, pour leur réutilisation ou recyclage.

La valorisation énergétique enfin – qui concerne actuellement 38% des pneus usagés – consiste à utiliser des pneus entiers ou broyés en remplacement du charbon dans des cimenteries. Une tonne de pneu équivaut à une tonne de charbon avec 30 % d’émissions de CO2 en moins, c'est donc une source d'énergie de proximité qui évite l'extraction et le transport sur longue distance d'une énergie fossile.

Cette voie de valorisation devrait se développer comme le montre l’exemple des pays nordiques, par exemple dans les unités de chauffage urbain ou de chaufferie industrielle.

Pouvez-vous donner des exemples de valorisation matière ?

L'acier est envoyé en aciéries pour être réutilisé. Le caoutchouc réduit en granulats peut servir à fabriquer les sous-couches amortissantes des terrains de sport en gazon synthétique, des pistes d'athlétisme ou encore des terrains de jeux pour enfants. Environ 150 tonnes de granulats sont consommés pour un gazon synthétique. Des pneus entiers peuvent également servir dans le secteur des travaux publics, pour édifier des murs anti-éboulements dans les régions de montagne, ou encore des digues de protection contre la montée des eaux. Le secteur du BTP offre des débouchés intéressants, par exemple pour des enrobés bitumineux incorporant du pneumatique usagé réduit en poudre, ce qui procure des qualités nouvelles d’atténuation des bruits de roulement au revêtement routier.

A noter que nous avons mis en place en 2016 un comité innovation, auquel est associé l’Ademe, qui a pour mission d’évaluer et diversifier les débouchés du granulat de pneus.

 

[1] Bridgestone, Continental, Goodyear, Michelin, Pirelli.

La filière Aliapur en chiffres :

Collecte des pneumatiques usagés auprès de 40 000 détenteurs et distributeurs sur tout le territoire métropolitain (principalement des points de vente : garages et centres auto)

  • 350000 tonnes collectées en 2017
  • 27 entreprises partenaires pour la collecte
  • 12 sites de transformation des pneus avant valorisation matière ou énergétique
  • 26 valorisateurs industriels partenaires

Crédits photo : Aliapur

Article publié sur MEDDE
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