Rapport d'activité 2018 du CSTB : l'éditorial d'Etienne Crépon

Rédigé par

Communication CSTB

1739 Dernière modification le 05/07/2019 - 12:00
Rapport d'activité 2018 du CSTB : l'éditorial d'Etienne Crépon

Comme la plupart des grands secteurs d’activité et, s’inscrivant dans une dynamique globale en France favorable à la nouveauté, le domaine de la construction connait aujourd’hui un développement fort de l’innovation. Elle est le fait de tous : des industriels qui conçoivent de nouveaux produits et procédés, mais aussi des maîtres d’ouvrage et des maîtres d’œuvre qui s’approprient un produit innovant, décident de changer leur process de travail ou de déroger aux normes et aux règles comme le permet désormais la loi qui offre la possibilité d’en sortir et de proposer des solutions alternatives aux stricts respects des obligations règlementaires.

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Les cinq déterminants de l’innovation

Au CSTB, nous nous sommes demandé quels étaient les grands moteurs de l’innovation dans la construction.
À notre sens, il en existe cinq.

Le premier est la transition environnementale, qui va bien au-delà de la seule question énergétique : elle intègre la question du carbone, les enjeux sanitaires… Les aménageurs, les maîtres d’ouvrage s’ouvrent à de nouveaux sujets environnementaux : la gestion et l’économie de l’eau et des déchets, la prise en compte de l’économie circulaire, la protection de la biodiversité.

Le second moteur de l’innovation est la révolution numérique. La filière de la construction se saisit des outils numériques dont elle découvre progressivement toutes les potentialités… et tous les risques.

Un troisième facteur est l’exigence de plus en plus forte des usagers finaux pour une performance réelle des bâtiments, des quartiers et des villes, qui soit conforme à la promesse qui leur a été faite. La simple réponse normative ne suffit plus. Ce mouvement de fond aura des impacts lourds pour toute la filière de la production immobilière et l’obligera à une exigence de résultats. Cette exigence de qualité amène la filière à changer ses process.

Un autre mouvement, lié aux précédents, est le développement de l’industrialisation de parties d’ouvrage assemblées en usine, pour constituer un système dont la qualité et les performances seront vérifiées sur place, avant livraison sur le site de construction. Longtemps réservés à des niches industrielles, de tels systèmes qui se développent notamment grâce aux outils numériques, permettent de réduire les temps de chantiers et le risque de malfaçons.

Enfin, l’énorme mouvement de la rénovation du parc de bâtiments existants, qui constitue une priorité du fait de la politique de transition environnementale, est un fort moteur d’innovation. Des produits de construction sont désormais conçus spécialement pour ce marché.

Défricher en amont des besoins

Le CSTB a poursuivi en 2018 son adaptation pour toujours mieux accompagner les pouvoirs publics et les acteurs du bâtiment et de la ville. Au travers de ses travaux de recherche, il explore de nouveaux sujets et continue d’approfondir les thèmes récurrents. Ainsi, ses travaux sur l’amiante l’ont conduit à mettre au point des outils de prélèvement des échantillons et de mesure de la présence d’amiante dans les bâtiments, ainsi que des dispositifs de confinement des poussières.

Sur le thème de l’économie circulaire, le CSTB a entrepris des travaux de recherche pour déterminer comment recycler, au sein de produits de construction, des PVC datant de plusieurs dizaines d’années et donc susceptibles de contenir des matériaux aujourd’hui interdits comme du plomb ou du cadmium, stabilisants auparavant utilisés pour ce matériau.

Le CSTB est également accélérateur de l’innovation s’agissant de confort lorsqu’il développe la méthode Pulse, qui permet d’évaluer les qualités sensorielles d'un produit ou d'un lieu et de contribuer ainsi au bien-être des usagers. Pulse a convaincu des acteurs aussi variés que ses champs d’application : collectivités territoriales sur le goût de l’eau, fabricants de cosmétiques pour tester les effets de crèmes de soins au toucher, équipementiers de véhicules pour le confort dans l’habitacle…

Accompagner les projets

Le CSTB accompagne les acteurs de l’innovation dans le domaine de la maquette numérique pour que les professionnels se saisissent des outils et constituent leur propre environnement numérique avec leurs partenaires. Des partenariats de recherche ont ainsi été signés avec des aménageurs et des gestionnaires de parc immobilier, comme le ministère de la Défense ou les bailleurs sociaux CDC Habitat et RIVP.
Avec ces derniers il s’agit de mener des recherches sur l’utilisation du BIM dans toutes les actions de suivi de conception, construction, rénovation et exploitation des immeubles de logements.

Le CSTB soutient également les start-up en entretenant en permanence un vivier d’une quinzaine de jeunes pousses innovantes au sein du CSTB’Lab. D’abord généraliste et tout naturellement essentiellement tourné vers le numérique en 2017, l’année de son lancement, le CSTB’Lab thématise ses nouveaux appels à candidatures sur la rénovation, la qualité de l’air intérieur… C’est un moyen de faire émerger des écosystèmes cohérents au sein de CSTB’Lab et en lien avec les principaux enjeux de la construction et de la ville durables.

Élaborer des outils

Le CSTB poursuit également des projets où il est lui-même créateur d’innovation. Dans le domaine de la santé et du confort, le procédé Bioguess de détection des moisissures, des mérules et des insectes xylophages, mis au point par le CSTB, a fait l’objet de partenariats avec une vingtaine de bailleurs.

Afin de répondre aux exigences de qualité des usagers finaux, le CSTB développe et enrichit ses référentiels de certification rendus également plus lisibles. C’est le cas avec une démarche d’usage pour la certification Acermi des isolants, développée par le CSTB et le LNE. De même, le nouveau classement ECAU complètement remanié constitue une aide au choix des équipements sanitaires, notamment des robinets, en fonction de leur usage. Il aboutira mi-2019 et accompagnera les maîtres d’ouvrage et les particuliers dans leurs choix adaptés à leurs besoins.

Quant à OsmoZ, certification de la qualité de vie au travail développée par Certivéa pour les immeubles de bureaux, elle intéresse déjà des entreprises du CAC 40 et des collectivités locales qui font évoluer leur organisation et leurs services.

Enfin, la formation sur mesure intra entreprise se développe pour accompagner les clients du CSTB. Il a par exemple été choisi par la société du Grand Paris pour co-animer le Club BIM de la Communauté du Grand Paris Express, ce projet de très grande ampleur suggère le partage des maquettes numériques sur une plateforme collaborative en réseau. La Société du Grand Paris propose l'utilisation de la plateforme KROQI et le CSTB dispense donc une campagne de formations à l'outil de très grande ampleur, au regard de la multiplicité des intervenants.

Ces avancées et évolutions du CSTB au service de l’ensemble de ses clients et partenaires ont été réalisées grâce à la compétence et à l’implication de toutes les équipes, que je remercie. Les chercheurs, ingénieurs, techniciens, personnels administratifs, et l’ensemble des collaborateurs du CSTB mettent leurs compétences au service de l’accompagnement de la filière construction.

Etienne Crépon

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