Actuellement, la PPE favorise un modèle de méthanisation à très grande échelle… qui n’a jamais été souhaité en France

Rédigé par

La rédaction C21

1809 Dernière modification le 21/02/2019 - 10:30
Actuellement, la PPE favorise un modèle de méthanisation à très grande échelle… qui n’a jamais été souhaité en France

Après avoir relayé un grand nombre d'informations sur le sujet, nous partageons ici une intéressante tribune sur la méthanisation de Frédéric Martin, Directeur Général Adjoint chez GRDF. Encore une fois, la PPE fait débat et ces prises de position nous montre la nécessité de penser la transition énergétique à l'échelle de l'ensemble des territoires géographiques, sociaux, démographiques, économiques, etc.

Afin de verdir le gaz injecté dans le réseau de distribution, et pour être en cohérence avec la loi de Transition Energétique pour la Croissante Verte, GRDF se mobilise depuis des années avec tous les acteurs de la filière du biométhane. Nos actions sur le terrain, avec les collectivités, les agriculteurs, les institutionnels, … portent leurs fruits :

 

 

Or, le projet pluriannuel de l’énergie (PPE) en date du 25 janvier comprend des dispositions qui pourraient freiner l’essor attendu de la filière biométhane.

En effet, la logique sous-tendue par la version actuelle du texte de la PPE se fonde sur un système d’appels d’offres qui favorise la mise en place d’unités de méthanisation de grande taille.

Il est à craindre que dans ce cadre, un grand nombre de projets de méthanisation soit soumis à la procédure complexe d’appel d’offres. La mise en œuvre des appels d’offres doit impérativement considérer la taille des futurs sites de méthanisation et leur typologie (agricole, industriel, déchets ménagers…). GRDF souligne que sur les 69 qui injectent dans le réseau de distribution de gaz, seul 1 site à une capacité d'injection supérieure à 40 GWh/an. Les agriculteurs qui souhaiteraient se lancer dans la méthanisation seraient confrontés demain à des procédures trop complexes. On peut imaginer qu’un grand nombre de sites de méthanisation ne verrait pas, dans ces conditions, le jour ces prochaines années.

Aujourd’hui en France, plus de 660 projets de méthanisation sont à l’étude. Soit un total de 14 TWh de capacité d’injection : l’équivalent de la consommation d’un million de logements. La taille moyenne de ces futurs sites est de seulement 21 GWh/an.

GRDF défend et a toujours défendu une méthanisation maîtrisée et raisonnée, fondée sur la mutualisation des projets de petits agriculteurs. Car ce modèle s’inscrit en parfaite cohérence avec celui du monde agricole et du modèle français. Car il promeut l’ancrage dans tous les territoires d’un principe d’économie circulaire vertueuse. Enfin, car les unités de méthanisation à la ferme, accessibles à de très nombreux agriculteurs, sont parfaitement compatibles avec une logique de maîtrise budgétaire pour les usagers.

On ne peut donner un tel signal à une filière en lui demandant un bon de productivité qui n’a jamais été demandé à aucune autre. La filière biométhane a plus que jamais besoin de visibilité et de stabilité.

Un article publié par Frédéric Martin, Directeur Général Adjoint chez GRDF

Partager :