3èmes Assises Électricité & Habitat : Citoyens, pouvoirs publics et filière électrique réunis sous l’égide du confort

1585 Dernière modification le 05/11/2013 - 09:39

L’association Promotelec a réuni plus de 200 personnes à l’Assemblée nationale le 7 octobre, pour ses 3èmes Assises Habitat & Electricité. En présence de Michèle Delaunay, Claude Bartolone, François-Michel Lambert et Mathieu Hanotin, l’association a démontré que son action et engagement sur les enjeux de l’habitat sont en phase avec les attentes de la société et l’action des pouvoirs publics : adaptation du logement au grand âge pour permettre le maintien à domicile, sécurité du logement, réduction des consommations d’énergie et respect de l’environnement.

3èmes Assises Électricité & Habitat
Claude Bartolone, président de l'Assemblée nationale, a introduit la première table ronde.

« Et pour vous, le confort, c'est quoi ? ». C'est autour de cette question adressée aux citoyens, aux pouvoirs publics et aux professionnels que l'association Promotelec a déroulé le fil de ses 3èmes Assises Electricité & Habitat. Interrogés sur leur vision, leur perception et leurs attentes, les Français ont donné des premières réponses, dans le film d'introduction à la première table-ronde : "avoir chaud" ou "un bon confort d'été", "une excellente isolation", "de la clarté", "vivre dans un logement accessible" ou "un espace pratique", "ressentir du bien-être" ou "se sentir en sécurité"… le confort ne s'exprime pas de la même façon pour tout le monde. Pour en identifier toutes les composantes, Damien Hasbroucq, directeur de l'association, a annoncé la création de l'Observatoire Promotelec du confort dans l'habitat, et le lancement, avec le Crédoc du baromètre "Habitants, habitats et modes de vie" dont l'objectif est « d'interroger les Français sur les pratiques, les équipements et les modes d'habiter ».

Sensibiliser les Français à la sécurité électrique

Les résultats de cette première étude ont alimenté les débats. Elle révèle que 62 % des propriétaires sont satisfaits de leur confort, un chiffre qui s'élève à 79 % pour les propriétaires de logements BBC. Dans le cadre du désir d'amélioration du confort dans son logement, seuls 1 % des propriétaires interrogés pensent à l'électricité. Dans le même temps, les ¾ des propriétaires estiment que leur installation électrique est parfaitement aux normes, alors que 60 % des logements de plus de 15 ans vendus en 2012 ne respectent pas les 6 exigences minimales de sécurité électrique.
Interrogés sur ce chiffre, les participants ont estimé que les propriétaires faisaient peut-être la distinction dans leur esprit entre confort et sécurité et qu'il était du rôle des professionnels de sensibiliser les ménages à la sécurité électrique, de manière pédagogique. Pour Pierre Challut, directeur général de l'activité services à l'habitat à GDF-Suez, répondre à cette question est complexe : « Il faut d'abord répondre aux attentes qui s'expriment, de confort, d'automatisation, de qualité de vie au sens large et intégrer la sécurité dans le service que l'on va rendre », estime-t-il. Le directeur général adjoint en charge des politiques d'intervention de l'Agence nationale de l'habitat, Christian Mourougane, constate que « les entreprises ont des niveaux de connaissance et de compétence qu'elles ne mettent pas suffisamment à la disposition des collectivités et des maitres d'ouvrage privés ». Didier Ridoret, président de la Fédération française du bâtiment admet que « l'offre des entreprises reste trop confuse. Le monde du bâtiment a du mal à intégrer la démarche volontaire d'aller vers le client et de détailler son offre. Bien souvent, nos clients ont du mal à nous situer, à connaitre ce que nous sommes capables de proposer et de réaliser. »

Une réelle envie de travaux

Pourtant, l'Observatoire Promotelec, à travers son étude, révèle que la demande est là : sur l'ensemble des propriétaires, 5,3 millions ont l'intention d'améliorer leur confort. Près de 3 millions d'entre eux souhaitent faire des travaux dans leur logement actuel, en priorité pour accroitre les économies d'énergie et améliorer le confort thermique. Alors comment passer de l'intention à l'action ? « Depuis trois ans maintenant, l'Anah a des ressources assez conséquentes qui ne sont pas consommées en totalité, reprend Christian Mourougane. Nous avons 410 millions d'euros de subventions à distribuer, ce qui représente environ 1,2 milliards de travaux. Nous n'avons consommé que 70 % de cette enveloppe, soit 300 millions ». Selon lui, trois freins bloquent la décision des ménages :
-    la population concernée par les aides de l'Anah « est extrêmement précarisée, car elle souffre de plusieurs pathologies du bâtiment en même temps » ;
-    le bouclage des plans de financement, du fait de la difficulté à mobiliser les aides complémentaires à celles de l'Anah, qui sont méconnues ;
-    la difficulté à prendre des décisions dans les copropriétés.
Pour Pierre Challut, de GDF-Suez, présenter une offre globale est « un moyen d'aider l'offre à avancer », ce que confirme le patron de la FFB qui estime que « pour un particulier, il est toujours très inquiétant d'avoir en face de soi plusieurs entreprises. L'interlocuteur unique présente de nombreux avantages. » Patrick Chrétien, président de Familles de France, considère, lui, que « c'est par l'économie qu'on va réussir à sensibiliser les familles à faire des travaux dans leur logement. Il va falloir leur montrer d'une manière habile que l'investissement va avoir un retour le plus rapide possible. » Un avis que ne partage pas Didier Ridoret car « les professionnels savent que le retour sur investissement sera long. Il vaut mieux travailler sur la notion de confort et également de valorisation du patrimoine », estime le président de la FFB.

L'habitat de demain

La présentation d'une opération de construction d'un éco-quartier intergénérationnel en milieu rural a introduit les débats de la seconde table ronde, axée sur les solutions et perspectives pour un habitat durable. Si la construction d'éco-quartiers apparait bien comme une réponse à l'habitat durable à l'échelon des territoires, Michel Fréchet, président de la Confédération générale du logement, rappelle que « l'avenir du développement durable passera d'abord par l'amélioration de ce qui existe ».
Et demain, à quoi ressemblera notre habitat ? Deux grandes tendances se dégagent : l'automatisation et l'adaptation du logement. Selon l'étude réalisée pour l'Observatoire Promotelec du confort dans l'habitat, 47 % des propriétaires pensent que l'avenir est à la maison automatisée, qui s'adapte à la demande et aux besoins des occupants et garantit un haut degré de confort. Et 46 % seraient prêts à adapter leur logement pour accueillir des parents âgés, les moins de 40 ans étant même 69 % à s'y sentir prêts. Didier Hervé, de Schneider Electric France considère qu'« il s'agit aussi, pour eux, d'un investissement pour l'avenir, pour pouvoir continuer à vivre là où ils ont toujours vécu. Les consommateurs expriment une volonté d'évolutivité des systèmes. Tous les dispositifs que nous allons installer doivent accompagner la maison dans tout le cycle de vie de ses habitants : de la naissance des enfants à la retraite. »
Grand Témoin de cette table ronde, Mathieu Hanotin, député de Seine Saint-Denis, confirme que « l'enjeu est là, pour le neuf : comment construit-on des logements qui vont pouvoir évoluer, y compris à des rythmes différents en fonction des envies, des besoins, qui ne seront pas les mêmes selon les pratiques et les usages ? ». Le député se dit également convaincu que le premier gisement d'économies d'énergie réside dans les consommations résiduelles. « Il y a un très gros effort pédagogique à faire sur comment bien utiliser son logement. Ce sera un enjeu citoyen majeur dans les années à venir », a-t-il conclu.

Accédez aux témoignages des participants >>

En savoir plus sur ces 3èmes Assises Électricité & Habitat >>

Partager :