2019 : une année extrême

Rédigé par

APC Cécile Gruber

Directrice de la Communication

1027 Dernière modification le 20/02/2020 - 09:26
2019 : une année extrême

À la différence de la météo, le changement climatique s’appréhende sur des périodes plus longues. C’est pourquoi dans le cadre de son partenariat avec Météo-France, l’Agence Parisienne du Climat met à disposition des Parisiens un bulletin climatique annuel. Ses éléments permettent de prendre du recul, et de comparer l’année qui vient de passer avec les moyennes des mesures des trente dernières années à Paris.

Un été anormalement chaud et une pluviométrie en dent de scie

Les Parisiens ont dû s’accommoder de deux épisodes caniculaires du 25 au 30 juin et du 21 au 26 juillet. Ces épisodes caniculaires sont définis par des épisodes de plus de 5 jours consécutifs lors desquels les températures sont supérieures à la moyenne de référence. La station de Paris-Montsouris a également enregistré 42,6 °C le 25 juillet 2019 soit un record absolu de température depuis 1872. Avec son tissu urbain très dense, la ville de Paris influe sur son environnement météorologique en générant un îlot de chaleur, qui se traduit par des différences de températures nocturnes de l’ordre de 2,5°C entre Paris et les zones rurales alentour. Au final, l’été parisien 2019 avec une moyenne de 21,7°C se classe au troisième rang des étés les plus chauds depuis 1947 derrière 2018 (22,2°C) et l’été record de 2003 (22,6°C).

A Paris-Montsouris, les mois d’avril, juillet et septembre ont été déficitaires en pluie et globalement l’année 2019 a été marquée par de longues périodes de sécheresse, notamment du 21 juin au 19 juillet 2019 (29 jours), du 19 août au 21 septembre (34 jours). Ce déficit pluviométrique a provoqué un assèchement remarquable des sols superficiels (entre 1 et 2 m de profondeur), phénomène qui a des conséquences extrêmes sur la végétation et la biodiversité. Ces périodes de sécheresse ont été succédé par des précipitations d’octobre à décembre contribuant au retour à la normale de la pluviométrie annuelle.

La station de Paris-Montsouris a également enregistré 42,6 °C le 25 juillet 2019 soit un record absolu de température depuis 1872. 

Changement climatique à Paris : quelles perspectives d’avenir ?

On constate une tendance claire au réchauffement depuis 1988 à Paris-Montsouris où les températures annuelles augmentent d’environ 3°C par décennie. Depuis 2010, le réchauffement par rapport à la moyenne saisonnière de référence 1981-2010 semble s’accentuer, avec 6 années présentent une anomalie d’au moins +1 °C:

  • en 2011 (+1,3 °C) ;
  • 2014 (+1,2 °C) ;
  • 2015 (+1 °C) ;
  • 2017 (+1 °C) ;
  • 2018 (+1,5 °) ;
  • et 2019 (+1,2 °C).

 Anomalie de température moyenne

écart à la moyenne saisonnière de référence 1981-2010 de l’indicateur de température moyenne © Météo-France

 

L’analyse des épisodes extrêmes de chaleur de 2019 montre que le changement climatique d’origine humaine accentue leur intensité de +2 °C et leur fréquence d’occurrence de 10 à 50 fois. En 2040, des températures aussi élevées seront observées cinq fois plus souvent et un événement aussi rare que celui de 2019 serait plus chaud de +1,2 °C. Il est impossible d’attribuer complètement aux variations naturelles du climat, ou de la même façon aux émissions de gaz à effet de serre, la chaleur constatée de cette année. En revanche, il est possible d’affirmer avec une grande confiance, que dans le contexte du changement climatique, les années chaudes seront plus fréquentes à Paris et dans la Région Île-de-France d’ici la fin du siècle.

 

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