Un sol sain est un sain sol

Rédigé par

Camille Calicis

Project Manager

1476 Dernière modification le 13/04/2015 - 16:48
Un sol sain est un sain sol

Le choix du revêtement de sol peut être une question de goût esthétique, mais il est aussi important de prendre en compte l’aspect santé et confort. Ce choix mérite donc de prendre le temps de bien y réfléchir.

Souple comme du Linoléum ou du Vinyle ?

On confond régulièrement le vinyle et le linoléum. Ce sont pourtant deux types de revêtements très différents. Le vinyle est un revêtement souple entièrement synthétique, à base de PVC. Ce sont surtout les phtalates, des plastifiants utilisés pour assouplir le PVC, qui posent problème en matière de santé. Ce sont des polluants organiques persistants. Malheureusement, le vinyle est parfois vendu sous le nom ‘lino’ (à bon entendeur…). Le « vrai » linoléum, quant à lui, est un revêtement 100% naturel, à base d’huile de lin, de jute, de farine de bois et de résines naturelles. Il est très résistant et facile à entretenir. Il se présente généralement sous forme de rouleaux ou de dalles et peut se poser pratiquement partout. La gamme de couleurs et de motifs est très variée. Si des raccords doivent être faits, il faudra passer par un professionnel. Attention, ces revêtements (vinyle ou linoléum) ne sont généralement pas conçus pour des sols chauffants.

Je bois, tu bois, il planche…

Reconnus pour être « durables », les planchers apporteront une chaleur dans toutes vos pièces. Même jusque dans votre salle de bain, à condition d’utiliser le traitement adéquat et la bonne essence de bois (et il n’y a pas que le bambou) [1]. Même si le bois est par essence « naturel », il est cependant important de s’assurer que les matériaux n’ont pas été traités avec des fongicides, des colles ou des vernis synthétiques. Dans le doute, préconisez des planchers non traités et appliquez vous-même le vernis ou l’huile dure « naturelle » par la suite. Le clouer, le visser ou une pose flottante permettent de vous passer de colle au placement. Même les colles pour planchers dites « écologiques » contiennent un minimum d’éléments pétrochimiques ou synthétiques.

Pierre ? Papier ? Ciseaux ? … Pierre !

Pierres naturelles [2], terres cuites, chape lissée à la chaux ou à l’argile… Les possibilités de sols minéraux sont nombreuses. Un des avantages des sols minéraux est l’inertie thermique. Étant de bons conducteurs de chaleur, les sols minéraux sont parfaits pour des systèmes de chauffage sol. Les pierres naturelles et proches de chez nous comme le calcaire, le schiste ou la pierre bleue présentent un très bon écobilan. Elles ont une grande résistance à l’usure et aux UV et peuvent éventuellement être réutilisées si elles sont posées sur du sable ou recyclées si elles ont un traitement de surface naturel. Les tomettes de terre cuite ont aussi un très bon écobilan et sont plus chaleureuses d’aspect et au toucher que du carrelage conventionnel. Comme les pierres, elles peuvent être placées sur un lit de sable avec des joints à la chaux pour faciliter leur récupération éventuelle. Étant plus sensibles aux taches et à l’humidité que le carrelage, elles nécessitent un traitement à l’huile dure ou à la cire.

Très à la mode, dans les revêtements de sols minéraux, viennent ensuite les chapes lissées à la chaux ou même à l’argile. D’épaisseurs variables, elles peuvent aussi être appliquées en très fines couches (selon les conditions). La chape à la chaux, par rapport au ciment, a la particularité d’être plus souple (donc moins de risques de fissures). La chape lissée à l’argile a peut-être le meilleur écobilan, surtout si elle est faite avec la terre du jardin. Tout comme les enduits, ce type de revêtement de sol procure une bonne régulation de l’humidité et donc un confort intérieur plus agréable. Mais son application reste relativement marginale. La mise en œuvre est donc souvent faite par des autoconstructeurs.

Le sol sain : aussi une question de loi

À l’instar de la France et de l’Allemagne, la Belgique se dote d’une loi


 [3] réglementant les émissions de substances dangereuses. Cette réglementation touche pas moins de 170 substances chimiques. Les substances classées comme cancérigènes sont définitivement interdites à l’émission. Après l’Arrêté royal sur « Les émissions dans l’environnement intérieur de produits de construction », c’est une bonne nouvelle. Le communiqué de presse à ce sujet précise aussi que ce n’est qu’une étape et que les suivants s’attèleront aux revêtements pour parois et plafonds, ainsi qu’aux émissions des produits nettoyants et désodorisants. À suivre donc…

[1Plus d’infos sur les essences de bois et leurs traitements : ASBL Hout info Bois.

[2Plus d’infos sur les pierres et marbres de Wallonie www.pierresetmarbres.be.

[3Lien direct pour accéder au communiqué de presse concernant la loi du service public fédéral (SPF) Santé publique, Sécurité de la Chaîne alimentaire et Environnement réglementant les substances dangereuses dans les revêtements de sol.

Source: Maison de l'Habitat Durable

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