Sensibilisation à la rénovation énergétique de vos bâtiments
Jean-Denis Fontaine
APPEL AUX DÉCIDEURS À L’OCCASION DES ÉLECTIONS COMMUNALES
Bruxelles, octobre 2018
Madame la Bourgmestre,
Monsieur le Bourgmestre,
Mesdames et Messieurs les Membres des Collège et Conseil communaux,
La Belgique s’est engagée formellement à réduire de 35% ses émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2030. Douze ans, c’est peu vu l’ampleur de la tâche ! Plus de la moitié des logements belges ont plus de 50 ans et leur consommation énergétique moyenne dépasse largement la moyenne européenne.
Les communes ont dans ce cadre un rôle crucial à jouer : elles sont le plus gros investisseur public du pays et leurs besoins de rénovation au bénéfice de leurs populations les plus fragiles sont énormes : écoles, crèches, maisons de repos, sociétés de logement social et autres bâtiments publics.
Aussi, à l’occasion des élections communales, la Fédération de l’Industrie du Verre envoie un message clair de soutien à l’adresse des communes :
Élus locaux, investissez dans la rénovation énergétique de vos bâtiments : c’est bon pour le climat, l’économie locale, la qualité de vie et le pouvoir d’achat de vos habitants.
En effet, chaque euro investi dans la rénovation énergétique des bâtiments publics et privés permet de réduire drastiquement l’empreinte carbone de la commune, d’améliorer sensiblement la qualité de vie dans les bâtiments concernés, en y amenant lumière du jour, ventilation suffisante et chaleur appropriée, mais aussi de protéger les populations les plus fragiles contre la précarité énergétique qui frappe 15% de la population belge.
Concrètement, la Fédération de l’Industrie du Verre demande aux élus locaux de :
1. Planifier de manière pluriannuelle la rénovation des bâtiments publics
Des objectifs quantifiés doivent permettre aux autorités communales de prioriser les rénovations et de les échelonner de manière stratégique. La Fédération de l’Industrie du Verre rappelle le rôle des feuilles de route et programmes régionaux qui soutiennent les pouvoirs locaux dans leurs efforts en matière de rénovation énergétique.
2. Privilégier les investissements économiseurs d’énergie
La très faible isolation des bâtiments (toitures, murs et vitrages, sols) explique leurs très hautes émissions de gaz à effet de serre. Investir uniquement dans des systèmes de production d’énergie renouvelable ne permet pas de répondre à ce problème. En effet, isoler l’enveloppe des bâtiments correctement est l’investissement prioritaire compte tenu des enjeux climatiques et budgétaires des communes, dont la réduction de leur facture énergétique.
3. Faciliter la rénovation des bâtiments privés
Il est essentiel que les autorités communales accompagnent les particuliers et facilitent leurs projets de rénovation. Par exemple en développant un point de contact communal qui assure un accompagnement pour la rénovation et qui facilite les contacts avec les services communaux d’urbanisme. Un renforcement de la communication locale et l’élaboration d’une stratégie communale de rénovation des bâtiments privés sont aussi une nécessité.
4. Adapter la réglementation urbanistique en tenant compte de la santé et du confort de la population
Savez-vous que la ville de Liège promeut une architecture saine qui favorise la lumière du jour et la ventilation depuis 70 ans (l’article 104, adopté le 3 mai 1948, du « Règlement sur les bâtisses et les logements, sur la publicité et l’affichage », devenu aujourd’hui le « Guide communal d’urbanisme » et toujours d’application) ?
Et ailleurs en Belgique ?
Si l’urbanisme bruxellois impose 20% de fenêtres murales dans les pièces habitables, l’urbanisme wallon et flamand se contente de seulement 8 voire 7% de vitrages dans les logements ! Pas étonnant donc que 7,4% de la population, soit près de 840.000 Belges, trouvent leur logement trop sombre et ne recevant pas suffisamment de lumière, contre 5,5% des Européens qui vivent dans la pénombre. Malheureusement, la situation concerne aussi les nouveaux logements. Ces dernières années, les nouvelles habitations ne disposent en moyenne que de 9 à 14% de surfaces vitrées par rapport au sol quand il faudrait atteindre 20 à 30% de vitrages pour profiter d’un éclairage naturel et d’une ventilation de qualité.
Et dans votre commune ?
Si votre réglementation urbanistique ne le prévoit pas encore, une adaptation est vivement recommandée : les pièces d’habitation des logements doivent bénéficier par rapport à leur superficie d’au moins 1/6 de surface nette de vitrages muraux (1/8 pour les vitrages de toiture). C’est vital pour le confort et la santé de vos administrés.
La Fédération de l’Industrie du Verre se tient à votre disposition et vous prie de recevoir, Madame la Bourgmestre, Monsieur le Bourgmestre, Mesdames et Messieurs les Membres des Collège et Conseil communaux, l’expression de sa considération distinguée.
Jean-Denis Fontaine
Glass Expert
