Rapport Pisani-Ferry : évaluer les incidences économiques de l'action pour le climat

Rapport Pisani-Ferry : évaluer les incidences économiques de l'action pour le climat

 

Afin de mieux appréhender les conséquences économiques de la transition climatique, la Première ministre a confié à Jean Pisani-Ferry et Selma Mahfouz une mission d'évaluation des impacts macroéconomiques de l'action pour le climat. Le rapport de synthèse résultant de cette mission, publié mardi 22 mai, met en lumière les enjeux majeurs liés à cette transition et souligne la nécessité d'une prise de décision éclairée.
 

Dans le contexte de la création du Secrétariat général à la planification écologique et de la préparation des prochaines Loi de programmation énergie-climat et Stratégie nationale bas carbone (SNBC3), la mission confiée à Jean Pisani-Ferry a mobilisé d'une centaine d'experts issus des administrations, des instituts économiques et du monde de la recherche. Le rapport de synthèse est accompagné de plusieurs rapports thématiques, qui approfondissent les différentes questions abordées.

Le rapport souligne d'entrée l'urgence de l'action climatique, soulignant que la neutralité climatique est atteignable, mais nécessite une transformation d'ampleur comparable aux révolutions industrielles passées. Pour une transformation globale et rapide, il met en avant l'importance cruciale des politiques publiques pour faire bouger les lignes.

Pour cela, il met en évidence trois mécanismes économiques clés pour la transition climatique :

  • la réorientation du progrès technique vers des technologies vertes ;
  • la sobriété (réduction des consommations d'énergie ne découlant pas des gains d'efficacité énergétique) ;
  • la substitution des énergies fossiles.

Cependant, le rapport souligne également les défis considérables à relever dans les dix prochaines années pour atteindre les objectifs climatiques fixés pour 2030 et viser la neutralité en 2050. La transition nécessitera des investissements massifs, estimés à plus de deux points de PIB en 2030 par rapport à un scénario sans action climatique. De plus, le financement de ces investissements pourrait avoir des implications économiques et sociales, entraînant temporairement un ralentissement de la productivité et des réallocations sur le marché du travail.

La transition climatique soulève également des questions d'équité, car elle peut être coûteuse pour les ménages et les entreprises. Afin de soutenir cet effort, les finances publiques devront contribuer de manière substantielle, entraînant une possible augmentation importante de la dette publique. Pour financer la transition, le rapport suggère un accroissement des prélèvements obligatoires, notamment sous la forme d'un prélèvement exceptionnel basé sur le patrimoine financier des ménages les plus aisés.

Le rapport souligne en outre la nécessité de repenser l'articulation entre les politiques européennes et nationales, en mettant en place une nouvelle gouvernance climatique qui soit à la hauteur des ambitions de l'Union européenne. Il insiste sur l'équilibre entre les subventions, la réglementation et la tarification du carbone en tant qu'instruments essentiels pour piloter la transition.

En conclusion, le rapport Pisani-Ferry met en garde contre les défis considérables auxquels la société doit faire face dans sa lutte contre le changement climatique. Il souligne la nécessité de prendre en compte les incidences économiques de l'action pour le climat et appelle à une prise de décision informée et équilibrée pour guider cette transition.
 

Consulter le rapport de synthèse

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Rédigé par

La rédaction C21

Modérateur

Grégoire Brethomé - Construction21

Responsable éditorial