Bâtiment serviciel : une réponse aux enjeux actuels d’usages, de performance et de sobriété

620 France - Dernière modification le 28/09/2022 - 10:27
Bâtiment serviciel : une réponse aux enjeux actuels d’usages, de performance et de sobriété


N’est pas smart building qui veut. Entre un bâtiment connecté et un bâtiment vraiment “intelligent” et serviciel, il y a tout un monde. C’est en tout cas la conviction de Xavier Mongin, Directeur Monde Gouvernement-Défense-Smart Cities pour Alcatel-Lucent Enterprise. Ce nouveau membre de la SBA est bien décidé à s’engager dans l’alliance pour avancer en faveur du bâtiment et de la ville du futur, capables de répondre aux enjeux actuels.

Groupe français fort d’un siècle d’innovation et présent dans plus de 50 pays, Alcatel-Lucent Enterprise est spécialiste des infrastructures de réseau, de communication et de cloud. Désormais, au-delà de ses activités verticales (éducation, transport, santé, hôtellerie, énergie, gouvernement et défense…), le groupe affirme sa proposition de valeur pour la ville et le bâtiment intelligent, au cœur des préoccupations de la SBA. Il a donc naturellement décidé de rejoindre l’alliance. 

 

Le bâtiment 5.0 pourvoyeur de services


« Chez Alcatel-Lucent Enterprise, nous considérons qu’il y a de grandes différences entre un bâtiment connecté et un smart building, » explique Xavier Monginqui compare l’évolution du bâtiment aux révolutions industrielles, de l’industrie 2.0 à 4.0. Il considère ainsi que le bâtiment 1.0 – un bâtiment gage de sécurité – trouverait ses origines au 19e siècle avec l’arrivée du béton, rapidement suivi par le bâtiment 2.0 où le confort sanitaire devient une préoccupation adressable avec l’électricité et l’eau courante, puis par le bâtiment 3.0 plus durable au 20e siècle, pour arriver au bâtiment 4.0, dit “smart building” vers 2010. Enfin, à l’aube de 2020, le bâtiment 5.0 émerge : un bâtiment pourvoyeur de services, dédié à l’humain et visant le zéro carbone.

 

Trois couches pour passer du connecté au serviciel


Concrètement, le bâtiment connecté est pourvu d’une couche physique, incluant les câblages, les capteurs, compteurs et passerelles, les réseaux IT (Information Technology pour la bureautique, la vidéo surveillance, les IoT mais aussi de plus en plus pour le bâtimentaire) et les réseaux OT (Operational Technology pour les systèmes propriétaires qui pilotent encore certaines fonctions de type climatisation et chauffage). 

« Nos solutions réseaux LAN et Wifi sont en mesure de connecter tous ces éléments, affirme Xavier Mongin. Et c’est à partir de la seconde couche, celle-ci communicante, que le bâtiment devient smart. On accède alors au numérique, avec des fonctionnalités plus intéressantes, en termes d’automatisation, de plateforme pour manager le bâtiment, collecter, analyser et exploiter les données. On peut même proposer des solutions qui sortent du bâtiment pour être gérées dans le cloud dans un mode SaaS (Software as a Service) tant pour le management des réseaux que pour la communication entre les personnes, les objets connectés et les applications métiers. »

Xavier Mongin ajoute ensuite une troisième couche : une couche applicative, qui permet au bâtiment de devenir serviciel. On retrouve ici des plateformes de gestion technique du bâtiment sophistiquées avec des offres de services managés ou même autonomes, des solutions de communications collaboratives, des applications de surveillance et d’alerte (qualité de l’air, intrusion, …). Cette troisième couche permet en outre d’intégrer la modélisation du bâtiment (BIM) avec un jumeau numérique capable de monitorer « la vie du bâtiment » au-delà de sa conception et de sa construction. « Cette architecture en trois couches s’inscrit dans la démarche R2S, qui permet de concevoir des bâtiments prêts à recevoir des services, » poursuit-il.

 

Une approche globale pour accéder à la sobriété énergétique


Alors que la situation énergétique est plus que jamais en tension, ce bâtiment équipé, connecté, sécurisé et pourvoyeur de services est particulièrement adapté à l’optimisation de l’efficacité énergétique. « On peut ainsi gérer température, éclairage, occultation des espaces vitrés…, pièce par pièce, en fonction de capteurs multiples (thermique, présence, ouverture d’une fenêtre…), mais aussi en fonction des besoins. Une solution intelligente doit être capable de collecter les données, de les analyser, de les reporter et de s’adapter à l’usage. L’ensemble devant être abordé dans une approche globale. » souligne Xavier Mongin. Car, bien évidemment, les fonctions du bâtiment serviciel ne doivent pas être imaginées en silos, afin de pouvoir agir en même temps à plusieurs niveaux, l’éclairage, le chauffage, la ventilation… ainsi que la gestion de l’occupation, pour être réellement efficace.

« Longtemps, on a cru qu’il fallait juste trouver des solutions pour réduire les consommations, en diminuant le chauffage ou la climatisation, affirme-t-il. Or l’optimisation de l’occupation des bureaux est un vecteur puissant d’économies d’énergie. Elle permet de mieux utiliser les espaces et ainsi consommer au plus juste, cela est d’autant plus vrai que le télétravail a considérablement évolué avec la crise du Covid19. Prenons un exemple : celui de notre site à Illkirch où la superficie a été limitée, en réduisant volontairement le nombre de postes de travail disponibles : 250 pour 500 collaborateurs. Cette organisation qui favorise le Flex office, les espaces collaboratifs et les nouvelles interactions entre collaborateurs, fonctionne parfaitement bien. Les salariés bénéficient de notre dernière génération de Wifi Alcatel-Lucent OmniAccess® Stellar et des services de notre plateforme collaborative RainbowTM, accessible dans le bâtiment et en dehors, sur leur lieu de télétravail, afin de fluidifier leur quotidien. » Pour Xavier Mongin en effet, la conception d’un réseau de communication efficace constitue aussi intrinsèquement une solution performante pour réduire la consommation d’énergie globale. En fédérant les systèmes et en convergeant les réseaux, on réduit drastiquement le nombre d’équipements réseaux et de câbles : on consomme donc moins de matières premières à la fabrication et on émet moins de CO2 non seulement à l’exploitation mais également en phase de réalisation du bâtiment.

 

Objectif développement durable dans les villes


Ces réseaux efficaces contribuent par ailleurs à la possibilité qu’ont les bâtiments à se reconfigurer, à être flexibles, agiles : des hôtels qui deviennent des appartements, des salles de conférence qui deviennent salles de spectacles… optimisant alors l’utilisation des ressources tout en apportant davantage de services. Un autre exemple est l’essor de complexes polyvalents mixant plusieurs activités (hôtels, centres commerciaux, loisirs, bureaux, résidentiel…). Là encore une technologie partageant une même infrastructure réseau, segmentant les usages (multi-services) et offrant un haut niveau de sécurité et d’étanchéité pour chaque entité permet de réduire les équipements, les câbles, l’espace technique requis et sa climatisation. Tout ceci a un impact considérable sur l’optimisation du bilan énergétique pour un réseau qui fonctionne 24/24, toute l’année, quel que soit son niveau d’occupation. En agissant ainsi sur les bâtiments et les villes, Alcatel-Lucent Enterprise entend avoir un impact majeur sur la consommation d’énergie. Mais plus globalement, la société vise l’ambition de s’engager sur les objectifs de développement durable (ODD) de l’ONU, véritable feuille de route pour l’avenir de la planète et de l’humanité. La stratégie du groupe s’inscrit en effet dans la thématique villes et communautés durables du 11e ODD, qui cible notamment l’accès aux services à tous les habitants. « En agissant sur les bâtiments, nous agissons aussi sur les villes, dans le but de les rendre plus résilientes et durables, confie Xavier Mongin. Il faut à tout prix se poser ces questions de développement durable, améliorer l’efficacité énergétique, favoriser le recyclage et la durée de vie tant sur les éléments de construction que sur les équipements, et bien-sûr optimiser la consommation. »

 

Convaincre encore plus les donneurs d'ordre


Si la prise de conscience vis-à-vis de l’urgence énergétique est bien réelle aujourd’hui, certains donneurs d’ordre ne mesurent pas encore toute l’importance du bâtiment et de la ville dans l’addition énergétique. « C’est pourquoi il nous faut leur fournir des indicateurs de performance à partir de mesures dans le bâtimentaffirme Xavier Mongin. Ces KPI démontreront l’intérêt de l’optimisation des consommations d’énergie à partir du pilotage des usages, de la gestion des espaces… Le numérique est ici essentiel, d’autant plus que l’enjeu n’est pas qu’énergétique. Il est avant tout humain. » Sécurité, santé, bien-être, productivité… Le numérique dans le bâtiment permet en effet d’agir à tous ces niveaux.

« Il reste néanmoins à réaliser un vrai travail de pédagogie, de vulgarisation et d’accompagnement face au manque de compréhension qui perdure sur les apports du bâtiment intelligent, assure-t-il. C’est tout l’intérêt de la SBA, qui réussit à rassembler l’ensemble de la filière pour concevoir un cadre de confiance (à l’instar de Ready 2 Services et de ses déclinaisons) et pour évangéliser les donneurs d’ordre et les pouvoirs publics. Je suis donc motivé à l’idée de rejoindre le mouvement, pour élaborer ensemble avec nos partenaires, mais aussi nos concurrents, des bonnes pratiques et des technologies les plus ouvertes possibles et accessibles à tous. » 

 

Actualité publiée sur Smart Buildings Alliance
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Rédigé par

Lidia ZERROUKI

Déléguée Générale