Une plateforme de certification passive interactive, en ligne pour 2016

Parce qu’un projet de bâtiment passif est toujours un défi, les équipes de certificateurs à travers le monde ont voulu en faciliter la phase finale, la labellisation. Alors, comment fluidifier et accélérer la démarche de certification ? En permettant au concepteur de renseigner lui-même les informations principales, et en instaurant une plus grande interaction avec le labellisateur.

C’est dans cette optique que le consortium EuroPHit travaille depuis début 2015 sur une plateforme interactive, bientôt disponible en ligne.

UN PROJET INTERNATIONAL SOUS L’ÉGIDE D’EUROPHIT

Le projet émane directement du groupe de travail EuroPHit qui réfléchissait à une manière de pouvoir consigner fidèlement et durablement un projet de rénovation par étapes, qui prend, en règle générale, plusieurs années pour aboutir.

La plateforme garde donc en mémoire les documents fournis pour la certification EnerPHit et l’avancée de la rénovation sans avoir besoin de se replonger dans des archives pour se souvenir des documents envoyés au certificateur du bâtiment. Elle sera accessible partout, sous n’importe quel explorateur internet.

L’idée de créer une telle plateforme a été accueillie avec enthousiasme par les différents partenaires institutionnels du Passivhaus Institut (PHI), qui chapeaute le projet, dont La Maison Passive en France. Chacun des certificateurs a pu donner son avis et expliquer son propre processus de labellisation.
Tous se sont mis d’accord sur la difficulté que pouvait représenter un projet de construction passive, et la nécessité de pouvoir expliquer plus en détail à la maîtrise d’œuvre ce qui est attendue d’elle. C’est ainsi que la plateforme a été agrandie pour pouvoir accueillir tous types de projets, qu’ils soient neufs, en rénovation, résidentiels, tertiaires, scolaires...

Si le projet connaît aujourd’hui son ultime phase de débugage afin de pouvoir être présentée rapidement, il a fallu près d’un an de travail aux équipes du PHI pour rassembler les suggestions et les méthodes des certificateurs à travers le monde. Elles ont ainsi pu construire une liste de vérification avec les différentes étapes et informations (ou documents) à fournir afin de pouvoir décrocher la certification.

Simon Camal, Ingénieur Projets de La Maison Passive et référent EuroPHit en France, a notamment contribué à l’élaboration du contenu de la plateforme à partir du processus qualité mis en œuvre en France (guides de labellisation et dossiers exemples). 


9 GRANDES ÉTAPES POUR 1 CERTIFICAT

9 grands points d’étape sur la route de la certification ont finalement été arrêtés :

Chacun d’entre eux est cliquable et dévoile différents champs à remplir ou la possibilité de transférer un document. 

Prenons exemple sur la partie PHPP, le cœur du projet passif.

C’est ici qu’il faut fournir l’étude PHPP et d’autres champs sont disponibles pour ajouter des informations supplémentaires. Le certificateur du projet peut même ajouter des champs complémentaires personnalisés, si cela est nécessaire (représenté ici par la mention "évolution de la SRE").

Tous les champs sont cliquables et ouvrent des sous-catégories à renseigner avec un type de contenu bien particulier.

Dans l’image ci-dessus, une simulation de transfert d’étude PHPP a été réalisée. La plateforme offre plusieurs possibilités, indiquées dans le cadre grisé : 
 le concepteur qui a déposé le document le valide comme conforme et base du projet à venir ; 
 le concepteur demande à notifier le certificateur de l’ajout de ce nouveau document ; 
 le concepteur a la possibilité de voir à quel moment le certificateur en a pris connaissance.

Il est également possible de commenter l’ajout de document, en cas de particularité ou d’information supplémentaire à destination du certificateur. Dans le cas de l’image ci-dessus, le voyant vert en face du point 1.1 indique que le document a été vérifié et validé par le concepteur. Ce point-là est donc rempli.

L’étude PHPP est obsolète ou erronée mais a été déjà ajoutée sur la plateforme ? Le certificateur peut modifier l’ajout de document pour le rendre caduque et rendre au concepteur la possibilité d’ajouter à nouveau le document, modifié.

Les 9 étapes sont à compléter au fur et à mesure de la progression de la conception mais aussi de la construction du bâtiment. Par exemple, l’étape 9 porte exclusivement sur la phase de chantier, où des photos de la construction du bâtiment sont demandées. Elle regroupe également la phase du test d’infiltrométrie, autre temps fort d’un projet passif.

L’avancement du projet est symbolisé par une barre de progression, qui se remplit au fur et à mesure des étapes validées. Le but est d’atteindre les 100%, ce qui déclenche l’édition d’un certificat de labellisation ainsi que la publication du bâtiment dans la base de données des bâtiments passifs internationaux.

Le consortium EuroPHit souhaitait avoir un outil permettant une transparence totale sur l’avancée de la certification, afin de renseigner efficacement les maîtres d’ouvrages ou les différents corps de métiers collaborant sur le chantier. C’est désormais chose faite.

DE NOMBREUSES FONCTIONNALITÉS À VENIR

La plateforme connaît désormais une forme aboutie et exploitable mais n’est pas au bout de son perfectionnement ! La première implémentation de taille est l’espace de discussion centralisé entre concepteur et certificateur :

La plateforme a pour but de permettre un dialogue entre concepteur et certificateur afin de faciliter au mieux le processus parfois épineux que représente la construction d’un bâtiment passif. Chaque message envoyé est également transmis par e-mail afin de ne pas perdre la correspondance.

Toujours dans l’optique de faciliter le travail du concepteur dans la fourniture des documents et la navigation, la plateforme sera dotée de notices et de mémos afin de guider le travail du concepteur. Ces bonnes pratiques sont issues du travail de collecte d’information auprès des certificateurs passifs dans le monde. Par exemple, pour le PHPP, ces bonnes pratiques sont les suivantes :

Si la plateforme est disponible pour le moment uniquement en anglais et en allemand, les deux langues utilisées par le Passivhaus Institut, elle sera disponible également en français au moment de son déploiement.

La dernière fonctionnalité à venir, mais qui n’est pas des moindres, est la possibilité de pouvoir ouvrir des accès à d’autres intervenants-clefs de la conception et du chantier : bureaux d’études et entreprises pourront, à moyen terme, collaborer au projet et renseigner des catégories et des champs qui leur seront dédiés, dans l’optique d’avoir un projet renseigné au mieux.

La Maison Passive vous donne rendez-vous en 2016 pour découvrir votre prochain espace de travail !

Article publié sur La maison passive
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