Réchauffement climatique : des solutions locales pour un problème global

4174 Dernière modification le 19/10/2015 - 10:37
Réchauffement climatique : des solutions locales pour un problème global

La 15e conférence des villes s’est tenue le mois dernier sur le thème de « Métamorphoses urbaines, les villes à l’heure post-carbone». L’occasion pour les élus des grandes agglomérations, industriels et experts, responsables du comité 21 de témoigner sur leurs bonnes pratiques en matière d’environnement et de ville durable. Petit tour de revue de solutions qui marchent avant la COP21.

La voiture ennemie publique numéro 1 ?
La fin de la voiture solo, mais aussi des camions polluants en ville est-elle pour demain? Certainement. Comme en témoignent les entreprises présentes à La 15e conférence des villes 2015 et qui ont déjà anticipé ce changement. On pense à La Poste et sa flotte de 6000 véhicules tout électrique ou le groupe Casino dont les camions roulent à l’azote/électrique et qui a également repris les livraisons de marchandises par train de nuit et voie fluviale. Ce qui, selon le président du groupe Claude Riac : « ne se faisait plus depuis le Moyen-Âge et permettrait d’éviter 450 000 km/routier par an. ». Et en matière de consommation, Casino mise sur le grand retour des magasins de proximité en centre-ville (7000 magasins) évitant ainsi les déplacements et l’utilisation de la voiture. Des initiatives qui semblent confirmer la tendance du zéro véhicule au cœur des villes et font écho aux décisions municipales prises par Paris et sa journée sans voiture, au mois de septembre 2015.

Et si pour certains, la voiture reste le seul moyen de déplacement possible, en province notamment, multiplier les zones à 30 (km/h), favoriser l’auto-portage, le co-voiturage et les aires de stationnement gratuites au départ des transports en commun ont le mérite d’améliorer non seulement la circulation en centre-ville, mais aussi la qualité de l’air.

ATMO FC - trafic routier

Lutter contre la pollution atmosphérique
Car la pollution atmosphérique qui cause allergies et maladies cardio-vasculaires est le grand fléau des métropoles d’aujourd’hui. Pour Corinne Lepage, ancienne ministre de l’écologie, pas de mystère c’est directement sur le transport et donc sur la manière dont les gens vivent qu’il faut agir. Son idée : développer le télétravail et favoriser les circuits courts en s’inspirant des exemples européens comme Barcelone qui d’ici 2030 devrait être autonome à 50 % alimentairement et énergétiquement et à 35 % sur le plan industriel, en créant de nombreuses Fab Labs (ateliers de fabrication communautaires, NDLR). Et si les solutions sont bien souvent locales, elles ne peuvent fonctionner qu’en associant collectivités, groupes privés et citoyens.

Multiplier les offres de transports propres
L’annonce par le gouvernement de réduire le versement transport (7,1 milliards d’euros pour la France) qui permet de développer l’offre des transports publics urbains des collectivités n’a pas reçue un accueil très chaleureux de la part des élus. Une mesure qui va même à l’encontre des aspirations des Français puisque selon un sondage TNS /Sofres*, ils seraient 48% à utiliser les transports publics le plus souvent possible. Un chiffre entendu du côté de la RATP qui va étendre son réseau de bus propres (à 80 % électrique et à 20 % au biogaz) d’ici 2025.
Hormis l’amélioration du réseau de transports, l’utilisation du vélo participe également à cette mobilité non polluante. Une voie verte empruntée par la ville de Bordeaux que tenait à souligner son maire Alain Juppé : « avec ses 80 km de voies de tramway, ses 40 km de couloirs de bus et son augmentation de 80 % de cyclistes en 10 ans (164 stations de VCub) Bordeaux mène un plan d’action concret dans la lutte contre le réchauffement climatique ».

Logements : priorité à la rénovation dans l’ancien

En 2014, 265 000 logements anciens du parc privé ont été rénovés*. Un effort qui doit perdurer. L’accompagnement des particuliers dans la rénovation de leurs logements anciens est un véritable défi à relever pour les maires. C’est pourquoi certaines communautés urbaines comme celle d’Arras se sont engagées dans la mise en place de contrat énergétique en partenariat avec EDF/ENGIE. Elles accompagnent les propriétaires de A à Z : du diagnostic, au choix des artisans jusqu’au financement. Même son de cloche pour le président de Rennes Métropole, Emmanuel Couet, en collaboration avec l’Ademe, qui propose également un guichet unique. Autre exemple, l’aide financière de 1000 euros voulue par le maire de Grenoble, Eric Piollet et l’Ademe, pour faciliter l’équipement en chauffage à bois.


Des mesures qui améliorent les performances énergétiques dans l’ancien, mais qui comme s’en inquiétaient certains élus, ne peuvent perdurer que si les aides proposées par l’Etat comme le PTZ+ (un crédit à taux zéro valable pour la réalisation de gros travaux dans l’ancien) se pérennisent. Un équilibre encore fragile qui ne demande qu’à prendre racine.


* Réalisé pour l’Association des maires de grandes villes de France, 2014.
** Source Ademe.
Stéphanie Morandière

Article publié sur Mondial du bâtiment
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