Le Bâtiment en 2014: la rénovation du tertiaire en marche (3/4)

Rédigé par

Sylvain Bosquet

Responsable Web editorial

7846 Dernière modification le 07/01/2015 - 15:23
Le Bâtiment en 2014: la rénovation du tertiaire en marche (3/4)

Avant d’entrer de plain-pied en 2015, retournons-nous sur l’année écoulée ! Elle fut dense sur les questions du durable et de la transition énergétique. A l’échelle internationale, le sujet mobilise toujours autant et Paris s’apprête à accueillir la prochaine Conférence sur le Climat en décembre 2015. Mais qu’est-ce qui a bougé sur le terrain, concrètement ?

Dans cette série d’articles, Construction21 souhaite revenir sur les tendances qui ont marqué l’année 2014. Aujourd’hui, troisième tendance : la rénovation du tertiaire en marche.


Le décret fantôme

La loi Grenelle II, du 12 juillet 2010, prévoit l’obligation de rénovation des bâtiments tertiaires avant 2020. La loi de transition énergétique prévoit de prolonger cette obligation par période de 10 ans de 2020 jusqu’en 2050. C’est un peu le serpent de mer du bâtiment durable. Le décret a été annoncé, attendu, reporté, annulé, annoncé à nouveau, puis enterré, mais jamais vraiment oublié. Certains le craignent, d’autres l’appellent de leurs vœux. Mais finalement, est-il vraiment nécessaire ?

Les acteurs immobiliers tertiaires ne l'ont effet pas attendu pour se mobiliser. Ils ne sont que trop conscients de l’importance de rénover leur parc, sous peine de voir leur patrimoine 

perdre de sa valeur dans les années à venir. Ainsi est née la charte pour l’efficacité énergétique des bâtiments tertiaires, lancée en octobre 2013 par le Plan Bâtiment Durable. Ce mouvement volontaire et coordonné est passé de 30 à 73 signataires en l’espace d’un an seulement.

Toutefois, pour ne pas être en reste face à ses initiatives privées, le 26 novembre dernier, le gouvernement a rendu l’audit énergétique obligatoire pour les entreprises de plus de 250 salariés (voir article).

Des consommations déjà en baisse

Deux études récentes, fournies par l’Observatoire de l’Immobilier Durable et par Certivéa, montrent une réelle baisse de la consommation énergétique et de l’impact carbone des bâtiments tertiaires. Entre 2012 et 2014, cette consommation s'est réduite de 2%, malgré un climat plus rigoureux, selon l’OID. Toutefois cette moyenne cache de grands écarts :

  • 68% des grandes surfaces sont encore classées G sur l’échelle du DPE contre seulement 1% en A ou B.
  • 58% des immeubles de bureaux sont encore classés E, F ou G

S’il est trop tôt pour mesurer les conséquences de la certification BEPOS sur la consommation du parc tertiaire, Certivéa note une amélioration des performances énergétiques et environnementales des bâtiments tertiaire certifiés. La réglementation étant devenue plus stricte, elle a un effet positif sur l’ensemble du bâtiment et donc sur le parc tertiaire.

Et le Plan Bâtiment Durable travaille déjà aux évolutions de la réglementation à l’horizon 2020, où la performance ne sera plus seulement énergétique, mais environnementale et globale.

Les usages, l’autre gisement d’économies

Autre pendant de l’efficacité énergétique, les usages. Le bâtiment, aussi performant soit-il, ne fait pas tout. Pour mobiliser les acteurs autour de cette question, l’IFPEB a lancé le concours CUBE2020, qui met en compétition des entreprises sur leurs consommations réelles pendant une année, peu importe leur bâtiment. Ici, il s’agit de faire des économies d’énergie en évitant le gaspillage, en agissant uniquement sur les comportements des utilisateurs du bâtiment.

Tous sont encouragés à mobiliser leurs équipes au travers d’actions de sensibilisation au travail. Chaque mois, l’IFPEB et ses partenaires livrent un classement en temps réel qui montre aux candidats leur performance, leurs marges de progression, mais aussi les éventuels incidents de parcours. Une initiative très pédagogique qui touche l’ensemble du personnel des bâtiments en compétition pour créer des comportements vertueux. Cette première édition compte 74 participants et l’IFPEB se prépare déjà pour l’édition 2015, qui démarrera en juillet.  

La rénovation énergétique et environnementale du parc tertiaire a donc bien commencé. Si les débuts peuvent paraître encore timides, ils témoignent néanmoins des initiatives menées pour rendre ce secteur moins énergivore... et cela sans que le décret tant annoncé ait vu le jour. 

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