ESPI : « Anticiper le futur de l’immobilier »

Rédigé par

Sylvain Bosquet

Responsable Web editorial

3229 Dernière modification le 01/07/2016 - 00:00
ESPI : « Anticiper le futur de l’immobilier »

Depuis sa création, l’Ecole Supérieure des Professions Immobilières (ESPI) cultive un esprit pionnier. Fondée par des professionnels pour des professionnels il y a 44 ans, l’école propose des formations ancrées sur le terrain et accorde une très grande importance au développement durable. Youssef Saker, Chargé du Cycle Master et Régis Le Corre, intervenant Développement Durable et Droit de l’Environnement racontent l’ESPI, en compagnie de deux de leurs étudiants : Chloé Lambolez et Maxence Lorriere.


Quelles sont les particularités de l’ESPI ?

Youssef Saker (Y.S.) : L’ESPI possède de vraies singularités. La première c’est notre philosophie quant à nos programmes. Nous partons de la demande, celle des entreprises, construite par une veille permanente pour élaborer l’offre pédagogique. Le piège serait d’être dans la réaction. Nous comptons sur nos étudiants pour anticiper le futur de l’immobilier et infuser de nouvelles idées au sein de leurs entreprises respectives. Autre singularité : le profil de nos intervenants qui sont des professionnels, avec un véritable vécu, qui offrent un retour d’expérience pour ancrer notre enseignement sur le terrain. Régis Le Corre en est une bonne illustration. Enfin, l’alternance nous apparaît comme primordiale, c’est pourquoi nous travaillons avec plus de 200 entreprises qui sont un peu des « écoles partenaires » pour nos 350 étudiants.

Quelle est la place du développement durable dans les cursus ?

Y.S. : C’est pour nous un enseignement technique et transverse, indispensable à la formation des professionnels de l’immobilier d’aujourd’hui et de demain, quelles que soient les filières. Nos étudiants doivent intégrer cette dimension à l’exercice de leur futur métier. C’est Régis Le Corre et Florian Rollin, par ailleurs associés cofondateurs de Karibati, qui assurent cet enseignement. Florian sur le 1er cycle et Régis sur les Master.

En quoi consiste cet enseignement ?

Régis Le Corre (R.L.C.) : J’assure des formations en cycle Manager relatives aux dimensions « Développement Durable et Droit de l’environnement » appliquées aux métiers de l’immobilier. Au-delà de la seule maîtrise des réglementations, notamment thermique, il s’agit de permettre aux étudiants d’appréhender les enjeux d’aujourd’hui et d’anticiper ceux de demain en leur fournissant les outils adaptés et modernes pour se positionner professionnellement sur un marché de l’immobilier toujours plus durable. Une des valeurs ajoutées sur ces formations est le lien entre l’Ecole et l’Entreprise que permet l’alternance. C’est pour les préparer à des situations professionnelles aux dimensions pluridisciplinaires que les enseignements sont résolument tournés vers l’opérationnel, le terrain avec des visites de chantiers et des rencontres avec des professionnels du secteur.

Je les « encourage » aussi à maintenir une veille attentive sur les informations du secteur et à cultiver leur curiosité, leur réactivité : toujours un coup d’avance ! « Encourager » est d’ailleurs un mot faible, car je les interroge très fréquemment sur les dernières nouvelles, pour les obliger à rester à l’écoute et informés.

Utilisez-vous d’autres outils ou méthodes pédagogiques ?

R.L.C. : L’année passée, j’ai conduit une expérience avec mes élèves. Je leur ai demandé de se mettre à la place d’un jury de concours. J’étais moi-même juré des Green Building Solutions Awards 2015 organisés par Construction21. Mes élèves se sont répartis en groupes pour sélectionner certaines des études de cas en ligne du concours et tenter d’évaluer les bâtiments exemplaires en lice. L’exercice a donné des résultats très intéressants. Ils avaient le choix de respecter la grille d’évaluation originale du concours ou d’inventer la leur, à condition bien sûr de justifier leurs choix.

Au final, les étudiants se sont bien approprié le concours. Il y avait même un esprit de compétition entre les différents groupes/jurys. Détail intéressant : les décisions des jurys étudiants ne correspondaient pas aux vrais résultats du concours. Mais le mieux c’est encore de leur demander. Chloé et Maxence faisaient partie de deux groupes/jurys avec des approches très différentes.

Comment avez-vous abordé cet exercice ?

Chloé Lambolez : Je suis particulièrement intéressée par le logement. C’est pourquoi nous avons choisi de n’évaluer que des bâtiments résidentiels et notamment les logements sociaux candidats sur la plateforme Construction21 France. Ils étaient au nombre de 3 :

  • Be Positive (Rezé)
  • Logements ICF Sablière – ZAC Clichy Batignolles (Paris)
  • Ilot K (Lyon)

Pour les évaluer, nous avons utilisé la grille du concours. Nous avons décidé de ne pas prendre en compte que la performance énergétique des bâtiments. Nous avons essayé d’avoir une démarche un peu plus globale en considérant l’environnement urbain des projets et la mobilité par exemple. Au final, nous avons choisi de distinguer Be Positive qui réunissait beaucoup d’avantages en termes de solutions, de performance et de coût.

Maxence Lorriere (M.L.): Pour notre part, nous avons décidé de nous pencher sur les lycées français candidats aux Green Building Solutions Awards. Il n’y en avait que deux :

  • Lycée Alexandra David Neel (Digne-les-Bains)
  • Lycée Colbert (Lorient)

J’ai vécu dans un lycée en rénovation, j’ai donc porté une attention particulière aux solutions de confort pendant travaux et au maintien des cours. Pour nous, le « gagnant » était le Lycée Colbert de Lorient.

Quels sont vos projets à l’issue de votre Master ?

C.L. : Suite à mon alternance chez Seger, promoteur immobilier en Bourgogne et en Ile de France, je viens de signer un CDI.

M.L. : Moi aussi, je reste dans l’entreprise qui m’a engagé comme alternant, CITIC, un aménageur situé dans l’Essonne.

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