Déconstruire et construire en prenant en compte le vivant

Rédigé par

Guillaume Lemoine

2666 Dernière modification le 24/05/2017 - 10:18
Déconstruire et construire en prenant en compte le vivant

Prendre en compte la biodiversité semble être une évidence et respecter la législation sur les espèces protégées est une obligation… mais nombreux chantiers de déconstruction et de construction semblent s’affranchir de ces démarches. Les raisons du non-respect de ces démarches sont nombreuses et se basent souvent sur la méconnaissance des enjeux et un manque d’anticipation.

Petites évidences et petits rappels à l’attention des aménageurs :

  • Le vivant (la biodiversité) se rencontre partout… même sur les petits sites.
  • Chaque buisson est susceptible d’accueillir un passereau nicheur, et le détruire au printemps risque de casser nids, œufs et oisillons, ce qui est bien sûr interdit par la loi.
  • Les sites, terrains et sols qui semblent les plus pauvres et les plus nus (terrains très minéraux, sableux, imperméabilisés, steppiques en ville avec ballast et faible végétation) sont souvent riches en faune et flore (protégées).
  • La coupe des arbres au printemps et en été détruit des habitats pour les oiseaux et les chauves-souris. Ce sont souvent les arbres en mauvais état (branches cassées, cavités, tronc creux) qui offrent les plus de potentialités pour les chauves-souris « forestières ». Leur destruction est également interdite par la loi.
  • En hiver, chaque cave (surtout si elle présente des anfractuosités) est susceptible d’accueillir des chauves-souris hivernantes.
  • En été, chaque grenier et comble peuvent accueillir des chauves-souris reproductrices ou un rapace nocturne (effraie des clochers).
  • L’aspect dynamique du chantier peut créer des conditions favorables à la faune (ornière pour les amphibiens), boue pour la construction des nids d’hirondelles...  Celui-ci mérite de pouvoir s’adapter au vivant.
  • La préservation des espèces patrimoniales (rares mais non protégées) se justifie également et mérite d’être tentée/réalisée.
  • La réalisation d’un inventaire naturaliste permet de savoir où l’on met les pieds, d’anticiper et évite les risques de contentieux en cas de destruction par méconnaissance.
  • Les acteurs naturalistes ne sont pas des opposants aux projets, les associer aux réflexions permet de créer des quartiers et constructions avec des plus-values  environnementales.
  • La présence d’espèces protégées sur un site ne doit pas être perçue comme une contrainte mais un élément du projet, tout comme pourrait l’être un oratoire présent sur un site. La démarche d’évitement et de valorisation du patrimoine in situ doit être privilégiée.
  • Les chantiers favorisent le déplacement et l’implantation des espèces exotiques envahissantes, et il convient d’être très vigilant.
  • Les espaces verts sans espèces exotiques/horticoles sont plus favorables à la faune sauvage.
  • Il existe un label « végétal local » qui certifie la provenance régionale des végétaux indigènes plantés (absence de pollution génétique).

Guillaume Lemoine 

 

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