A2M signe une première belge avec son projet Ixelles Emploi

Rédigé par

Carole de Fays

Chargée de communication et de projets

2220 Dernière modification le 03/06/2016 - 15:13
A2M signe une première belge avec son projet Ixelles Emploi

Le projet Ixelles Emploi conçu par le bureau bruxellois A2M innove : des matériaux à changement de phase ont en effet été utilisés pour la première fois dans la conception de ce bâtiment public passif. Le projet, inauguré fin de l’année dernière, a les faveurs de ses concepteurs qui voient en lui une manifestation exemplaire de leur philosophie et recherches architecturales et techniques actuelles.

Le projet naît de la volonté des autorités publiques, communales et régionales, de rassembler  au sein d’une même structure leurs différents services liés à l’emploi. Ainsi, la Maison de l’emploi de la commune d’Ixelles et une antenne Actiris partagent désormais un édifice conçu pour être proche des citoyens, efficace et générateur de dynamisme. Aux dires des architectes, le bâtiment a l’ambition de participer à la « régénération d’un environnement social, économique et écologique ». Pour ce faire, les concepteurs ont travaillé sur l’intégration urbanistique du projet, l’optimisation de sa fonctionnalité et la notion générale de durabilité à travers leur maîtrise des principes de construction passive, entre autres.

 

Faire dialoguer public et privé

Le projet se situe au coeur de la commune d’Ixelles, sur une parcelle en friche depuis plusieurs décennies. A cet endroit, le tissu urbain est dense et majoritairement résidentiel. Selon les architectes, il était essentiel d’affirmer la vocation publique du projet dans un esprit de cohabitation avec l’échelle urbaine propre au logement. Ainsi, malgré un programme extrêmement dense, le bâtiment respecte les alignements à rue. La continuité établie avec le front bâti évite de créer un rapport de force entre l’institution publique et son environnement privé. L’édifice affirme cependant son statut via son entrée principale, une large percée au niveau du rez-de-chaussée qui mène au centre du projet. Cet appel depuis l’espace public fait par ailleurs écho à l’une des entrées de la Maison communale d’Ixelles, située en retrait, de l’autre côté de la voirie.

 

De la lumière et de la densité 

En raison de son programme important, la principale contrainte du projet consistait à intégrer l’ensemble des bureaux dans une volumétrie suffisamment aérée et privilégiant l’apport de lumière naturelle. Le bâtiment se développe en s’appuyant sur le pourtour de la parcelle, contre les mitoyens existants. Les différents étages sont conçus comme des volumes à géométrie variable qui s’imbriquent les uns dans les autres. Leur taille s’amenuisant de niveau en niveau, il font apparaître un patio central qui s’ouvre vers le ciel et crée une respiration dans l’îlot. L’ensemble s’articule autour de ce vide grâce auquel la lumière naturelle entre au mieux dans les bureaux, quel que soit leur emplacement. Les avancées, débordements, terrasses et toitures végétalisées apportent du rythme au coeur du projet, accentué par l’alternance entre les parements en bardage bois et en crépi et la composition des différentes baies.

 

Pousser plus loin le standard passif et la durabilité 

A Bruxelles, construire passif est devenu la norme depuis 2015. Spécialiste dans le domaine depuis de nombreuses années, le bureau A2M est constamment à la recherche de solutions techniques pour pousser plus en avant les principes de la construction passive dans une logique globale de durabilité. Le projet Ixelles Emploi s’est par ailleurs distingué lors de l’édition bruxelloise de 2013 du concours Bâtiments Exemplaires (BATEX). Dans le cas de ce projet, sa principale spécificité est l’utilisation de matériaux à changement de phase ou PCM (Phase Change Material), utilisés pour l’amélioration des performances énergétiques et du confort thermique. Ceux-ci sont présents dans les faux-plafonds des locaux sous forme de panneaux fins composés d’une âme en paraffine insérée entre deux feuilles d’aluminium. Suivant les variations thermiques de l’air ambiant, la paraffine passe de l’état solide à l’état liquide et inversement. Cela apporte un supplément d’inertie thermique au bâtiment équivalente à environ 5 cm de béton. En été, un système de night-cooling via l’ouverture mécanisée de fenêtres permet aux PCM de retrouver leur état solide pour pouvoir à nouveau emmagasiner la chaleur durant la journée suivante.

Source: Architectura

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